Rupture au cabinet de verdure (La Vie de Marianne, 8e partie, éd. 1778) - Schley
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Analyse
Marianne a découvert l’infidélité de Valville, qui aime désormais Varthon. Mais ce n’est pas une scène de jalousie qu’elle lui réserve ; c’est une scène, ô combien plus humiliante, de générosité. S’arrangeant pour se retrouver seule avec lui dans le cabinet de verdure du jardin de Mme de Miran, elle lui propose de se concerter sur ce qu’il conviendra de dire à sa mère.
Schley construit ici un triangle actanciel particulièrement net : tandis que Valville et Marianne se retrouvent face à face dans le cabinet de verdure, Varthon inquiète s’approche et cherche à surprendre la scène : mais y a-t-il interaction entre les deux protagonistes ? Ce que la scène révèle n’est-il pas justement l’absence d’interaction, ou la disparition de celle-ci ? Schley rend admirablement ce vide, en élargissant la cabinet, en soulignant la distance entre les deux personnages : tout le jardin entre dans le cabinet, tandis que Valville et Marianne se retrouvent pour ainsi dire chacun à un bout. L’espace restreint, distendu, disloqué ne souligne plus aucune cristallisation scénique.
1. Signé et daté en bas à gauche, sous la gravure « J. V. Schley fecit 1738. »
Au-dessus de la gravure, à droite, « VIII. Part. »
Informations techniques
Notice #006990