Tervire nourrie par M. Villot (La Vie de Marianne, 9e partie, éd. 1778) - Fokke
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Analyse
M. de Tervire a épousé Mlle de Tresle sans le consentement de son père. Celle-ci accouche peu après d’une enfant que le grand-père découvre ici, par hasard, chez sa nourrice, malheureusement elle-même prise de fièvre. Son mari essaie de la suppléer.
« M. de Tervire, qui connaissait cet homme, et qui entra chez lui pour s’asseoir, vit qu’il tâchait de faire avaler un peu de lait à un enfant qui paraissait fort faible, qui avait l’air pâle et comme mourant. Cet enfant, c’était moi.
Ce que vous lui donnez là ne vaut rien, dit M. de Tervire surpris de son action ; dans l’état de faiblesse où il est, c’est de sa nourrice dont il a besoin ; est-ce qu’elle n’y est pas ? Vous m’excuserez, lui dit le paysan ; la voilà, c’est ma femme ; mais elle est, comme vous voyez, au lit avec une grosse fièvre, qui l’a empêchée de nourrir l’enfant depuis hier au soir que nous lui avons cherché une nourrice, et voici même mon fils qui a été le grand matin avertir le père et la mère d’en amener une. »
On distingue le fils à gauche sur la gravure, assis de dos. Le grand-père, assis à droite au premier plan sert d’embrayeur visuel à la scène, traitée comme une Nativité de la Vierge. En effet, dans la Nativité de la Vierge, contrairement à la Nativité de Jésus, Anne ne tient jamais son enfant dans ses bras. Elle est seule sur son lit à l’arrière-plan, tandis que, devant le lit, une servante s’occupe de l’enfant. Joachim, représenté comme un vieillard, assiste ou participe même à la scène, comme le grand-père de Tervire.
Le grand-père de Tervire et le fils du fermier encadrent l’espace restreint de la scène, composé du triangle actanciel formé par le paysan nourrissant l’enfant sous le regard de sa femme.
1. Signé et daté en bas à gauche, sous la gravure « S. Fokke inv. et fec. 1742. »
Au-dessus de la gravure, à droite, « IX. Part. »
Informations techniques
Notice #006991