Contes turcs. Histoire du roi Quoutbeddin (Dess. pour le Cab. des FĂ©es) - Marillier
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Analyse
Lâhistoire est racontĂ©e par le 7e visir en faveur de Nourgehan que le roi Hasikin sâapprĂȘte Ă faire exĂ©cuter sur les instances de son Ă©pouse. Le 7e visir entend dĂ©montrer quâil ne faut pas se hĂąter dâun chĂątiment dont on pourrait se repentir.
Le dessin illustre le dĂ©but de lâhistoire :
« Un roi de Syrie appelĂ© Quoutbeddin, avoit un visir qui Ă©pousa une cachemirienne, dont il eut une fille dâune beautĂ© ravissante. On la nomma Ghulroukh (1). Le roi en ayant oui parler, la voulut voir par curiositĂ©, & il en fut si charmĂ©, quâil la fit Ă©lever avec soin dans son palais. A mesure quâelle grandissoit, il [insertion gravure] prenoit de lâamour dans ses yeux, & insensiblement cet amour devint trĂšs-violent. DĂšs que ce prince Ă©toit un moment Ă©loignĂ© dâelle, il soupiroit dâennui. Enfin il ne pouvoit vivre sans Ghulroukh. Le pĂšre & la mĂšre de cette charmante fille avoient aussi pour elle une tendresse extrĂȘme. Ils auroient fort souhaitĂ© de lâavoir auprĂšs dâeux ; mais la crainte de dĂ©plaire au roi les empĂȘchoit de le prier dây consentir.
Il arriva un jour que Quoutbeddin fit la dĂ©bauche avec quelques-uns des bĂ©ys ; il sâenivra ; & dans son ivresse, il apperçut la jeune Ghulroukh qui badinoit innocemment avec un page. A cette vue, saisi dâune fureur jalouse, il fit venir le bourreau : Va couper la tĂȘte Ă Ghulroukh, lui dit-il, & me lâapporte dans mon appartement.
LâexĂ©cuteur emmena cette innocente victime hors du palais pour la dĂ©coler. Il revint quelques heures aprĂšs chargĂ© dâune tĂȘte pĂąle & sanglante ; & dans cet Ă©tat, il se prĂ©senta devant le roi, qui lui dit : Remporte cette tĂȘte, je suis content de toi ; que lâon te donne une robe dâhonneur pour avoir si bien exĂ©cutĂ© mes ordres.
Le lendemain matin, ce prince, quand son ivresse fur passĂ©e, demandĂ© oĂč Ă©toit Ghulroukh. On lui rĂ©pondit : Sire, la nuit derniĂšre [148] vous avez ordonnĂ© au bourreau de lui trancher la tĂȘte. »
(1) Câest-Ă -dire, joue de rose. [Note du Cabinet des fĂ©es.]
  Â
Le roi, dĂ©sespĂ©rĂ©, jeĂ»ne et sâapprĂȘte Ă renoncer au trĂŽne. Son visir lui rĂ©vĂšle alors que ce nâest pas Ghulroukh, mais une condammnĂ©e des prisons de la ville qui a Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©e Ă sa place. Il lui rend Ghulroukh.
1. Au-dessus de lâimage, en haut Ă gauche, « hist. du roi quoutbeddin. », Ă droite « tom. 16. 2Ăšme dessein. »
LĂ©gende dans le cartouche : « je suis content de toy, que lâon te donne une | robbe dâhonneur pour avoir si bien exĂ©cutĂ© | mes ordres. »
2. 2Ăšme illustration du volume 16.
LâHistoire du roi Coutbeddin et de la belle Ghulroukh fait partie de lâHistoire de la sultane de Perse et des Vizirs, contes turcs, Paris, 1707 (13e histoire). Ce recueil est antĂ©rieur aux 1001 jouyrs.
Informations techniques
Notice #008542