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Recherche infructueuse

Contes turcs. Histoire du roi Quoutbeddin (Dess. pour le Cab. des Fées) - Marillier

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Date :
1785
Nature de l'image :
Dessin (lavis)
Sujet de l'image :
Fonds Rothschild, Picot 225
Légende

Analyse

L’histoire est racontée par le 7e visir en faveur de Nourgehan que le roi Hasikin s’apprête à faire exécuter sur les instances de son épouse. Le 7e visir entend démontrer qu’il ne faut pas se hâter d’un châtiment dont on pourrait se repentir.

Le dessin illustre le début de l’histoire :

« Un roi de Syrie appelĂ© Quoutbeddin, avoit un visir qui Ă©pousa une cachemirienne, dont il eut une fille d’une beautĂ© ravissante. On la nomma Ghulroukh (1). Le roi en ayant oui parler, la voulut voir par curiositĂ©, & il en fut si charmĂ©, qu’il la fit Ă©lever avec soin dans son palais. A mesure qu’elle grandissoit, il [insertion gravure] prenoit de l’amour dans ses yeux, & insensiblement cet amour devint très-violent. Dès que ce prince Ă©toit un moment Ă©loignĂ© d’elle, il soupiroit d’ennui. Enfin il ne pouvoit vivre sans Ghulroukh. Le père & la mère de cette charmante fille avoient aussi pour elle une tendresse extrĂŞme. Ils auroient fort souhaitĂ© de l’avoir auprès d’eux ; mais la crainte de dĂ©plaire au roi les empĂŞchoit de le prier d’y consentir.
Il arriva un jour que Quoutbeddin fit la dĂ©bauche avec quelques-uns des bĂ©ys ; il s’enivra ; & dans son ivresse, il apperçut la jeune Ghulroukh qui badinoit innocemment avec un page. A cette vue, saisi d’une fureur jalouse, il fit venir le bourreau : Va couper la tĂŞte Ă  Ghulroukh, lui dit-il, & me l’apporte dans mon appartement.
L’exĂ©cuteur emmena cette innocente victime hors du palais pour la dĂ©coler. Il revint quelques heures après chargĂ© d’une tĂŞte pâle & sanglante ; & dans cet Ă©tat, il se prĂ©senta devant le roi, qui lui dit : Remporte cette tĂŞte, je suis content de toi ; que l’on te donne une robe d’honneur pour avoir si bien exĂ©cutĂ© mes ordres.
Le lendemain matin, ce prince, quand son ivresse fur passĂ©e, demandĂ© oĂą Ă©toit Ghulroukh. On lui rĂ©pondit : Sire, la nuit dernière [148] vous avez ordonnĂ© au bourreau de lui trancher la tĂŞte. Â»

(1) C’est-à-dire, joue de rose. [Note du Cabinet des fées.]
   
Le roi, désespéré, jeûne et s’apprête à renoncer au trône. Son visir lui révèle alors que ce n’est pas Ghulroukh, mais une condammnée des prisons de la ville qui a été décapitée à sa place. Il lui rend Ghulroukh.

Annotations :

1. Au-dessus de l’image, en haut Ă  gauche, « hist. du roi quoutbeddin. Â», Ă  droite « tom. 16. 2ème dessein. Â»
LĂ©gende dans le cartouche : « je suis content de toy, que l’on te donne une | robbe d’honneur pour avoir si bien exĂ©cutĂ© | mes ordres. Â»

2. 2ème illustration du volume 16.
L’Histoire du roi Coutbeddin et de la belle Ghulroukh fait partie de l’Histoire de la sultane de Perse et des Vizirs, contes turcs, Paris, 1707 (13e histoire). Ce recueil est antérieur aux 1001 jouyrs.

Objets :
Tête coupée
Sources textuelles :
Pétis de Lacroix, Les Mille et un jours, Paris, Vve Ricœur, 1710-12

Informations techniques

Notice #008542

Image HD

Identifiant historique :
A7861
Traitement de l'image :
Photo numérique