Angélique et l’ermite - Rubens
Analyse
Angélique épuisée s’est endormie sur le rivage. L’ermite, qui a ensorcelé son cheval pour l’amener jusqu’à elle, s’approche pour la violer. Ses forces lui manqueront. En haut à droite, Rubens a représenté le démon envoyé par l’ermite dans le cheval d’Angélique. L’espace restreint de la scène est délimité par les couleurs, le rouge flamboyant de la draperie jetée en bas, le blanc du ballot ou du matelas roulé sur lequel elle s’est adossée en haut (au mépris de toute vraisemblance : Angélique est censée s’être échouée sur un écueil !). Le rouge et le blanc sont cernés par le brun de l’espace vague. L’ermite vient de soulever le léger voile blanc qui recouvrait la poitrine d’Angélique : ses mains ont effectué un trajet de la droite vers la gauche de l’image. Fasciné par le spectacle qu’il découvre, il avance son corps, de la gauche vers la droite cette fois, dans l’intention de violer Angélique. Le moment choisi est donc suspendu entre deux mouvements contradictoires de l’ermite, ce qui est caractéristi
3. Dans la gravure de l’édition de 1584 du Roland furieux, le viol d’Angélique est représenté, en minuscule, vers le haut à gauche. Voir lien. Le tableau de Rubens peut être rapproché du Cimon et Iphigénie du Kunsthistorisches Museum pour la posture de la femme endormie, jambes croisées. Voir lien. Le sujet, un homme laid dévoilant la nudité d’une jeune fille endormie, rappelle par ailleurs Jupiter et Antiope. Voir lien.
Informations techniques
Notice #000875