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Recherche infructueuse

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Au IVème siècle avant JC, Seleucos Ier Nicator (le Vainqueur), général et diadoque d'Alexandre le Grand, fonde à l'est de la Syrie la colonie d'Europos, du nom de sa ville natale en Macédoine. Cette colonie est destinée à ses vétérans grecs. Plus tard on lui adjoindra le nom de Doura, qui signifie forteresse. S'y installeront successivement les Grecs, les Parthes, les Romains, avant que les Sassanides ne la détruisent en 256.

Le 30 mars 1920, un corps expéditionnaire britannique conduit par le capitaine Murphy, pressé par les troupes de Fayçal Ier d'Irak, cherche refuge sur l'emplacement de l'ancienne cité. Il découvre alors une vaste série de fresques à caractère figuratif ornant une synagogue : vingt-six panneaux narrant cinquante-neuf épisodes bibliques, dont le choix et la mise en scène restent encore énigmatiques, forment le programme iconographique le plus riche qui nous soit parvenu à ce jour dans un contexte juif. Cette découverte, ajoutée à celles de Na'in, Hamameth, Beth Alpha, conduit à prendre en compte l'existence d’un art synagogal d'orient dans les premiers siècles de notre ère, rendu possible par le syncrétisme culturel et l'éloignement de Jérusalem. 

Le choix et l’agencement des scènes bibliques semblent enseigner ou proclamer la profession de foi juive et soulignent l’attente eschatologique dans laquelle se trouvaient les juifs de l’Antiquité après la chute de Bar Kokhba et la destruction de Jérusalem (+135). On peut même former l'hypothèse que cet art juif des premiers siècles a influencé l'émergence des canons de l'art sacré qui se déploiera dans l’empire Byzantin et dans la statuaire médiévale. Les fresques de la synagogue sont conservées dans une synagogue refaite à l'identique au musée de Damas.