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Recherche infructueuse

Roger & Alcine, les secrets Ă  l'oreille (Rol. furieux Brunet 1775, ch7) - Cochin

Description

Cochin a reprĂ©sentĂ©, lors du banquet offert parAlcine Ă  Roger (str. 19-22), la scène du jeu des secrets Ă  l’oreille: « facean, sedendo in cerchio, un giuoco lieto : / che ne l’orecchio l’un l’altro domande, / come piĂą piace lor, quelche secreto; / il che agli amanti fu commodo grande / di scoprir l’amor lor senza divieto », ils firent, assis en cercle, un jeu plaisant : c’était, par l’oreille, de se demander l’un Ă  l’autre, et au plaisir de chacun, quelque secret, ce qui, pour les amants, fut très commode pour se dĂ©couvrir leur amour sans rencontrer d’interdit (str. 21).    
L’espace restreint de la scène est au premier plan le cercle formĂ© par les joueurs et refermĂ© par les deux couples fĂ©minins reprĂ©sentĂ©s de dos sur le devant. Notre regard de spectateurs ne parvient jusqu’à Roger et Ă  Alcine qu’après avoir franchi l’écran formĂ© par ces deux couples. Seuls les corps dĂ©limitent l’espace restreint, en dehors de toute architecture. Les pieds qui se touchent, les tĂŞtes qui s’effleurent Ă©tablissent une continuitĂ© sensible de l’écran.    
Ă€ l’arrière-plan, Ă  droite, on dresse ou au contraire plutĂ´t on dĂ©barrasse la table du banquet. L’enfilade des colonnes, scandĂ©e par les deux jetĂ©s de rideau avant et après la salle brillamment Ă©clairĂ©e du banquet, produit l’effet de profondeur et met en valeur la perspective : l’espace du banquet est l’espace vague.    
Le moment choisi n’est pas celui oĂą Roger se donne Ă  Alcine après l’avoir longuement attendue dans sa chambre (Fragonard a dessinĂ© ce moment), mais le moment encore social, encore public, du jeu libertin. Le banquet cĂ©lèbre encore un Roger chevalier et renvoie par lĂ  au combat contre Eriphile au dĂ©but du chant, oĂą Roger a triomphĂ© ; mais la scène du jeu prĂ©cipite Roger vers sa propre fĂ©minisation, sa sortie de la chevalerie. Ce moment d’équilibre constitue un instant prĂ©gnant.     Noter les tuniques très dĂ©nudĂ©es et les sandales lacĂ©es des jeunes femmes, dans le style nĂ©oclassique qui s’est imposĂ© dans les annĂ©es 1760, avec Vien notamment.

History :

1. Signé et daté sous la gravure : « C. N. Cochin del[ineavit] », à gauche ; « N. Ponce sculp[sit] 1776 » à droite.

Indexed items :
Rideau de séparation
Les personnages font cercle autour de la scène
Colonnes
Textual Sources :
ROLFUR07 : Roland furieux, chant 7

Technical Data

Notice #001974

Image HD

Past ID :
A1293