Le sacrifice de Codros - Domenico Beccafumi
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Analyse
Vertus publiques des hĂ©ros grecs et romains : le sacrifice de Codros, roi dâAthĂšnes.
Les PĂ©loponnĂ©siens frappĂ©s par la famine marchent contre AthĂšnes. Ils sollicitent lâoracle de Delphes qui leur promet la victoire sâils ne tuent pas Codrus, le roi dâAthĂšnes. Mais un Delphien, Cleomantis, rĂ©vĂšle lâoracle aux AthĂ©niens. Codrus alors sâhabille en mendiant, quitte la ville et commence Ă collecter du bois. Deux PĂ©loponnĂ©siens sâapprochent de lui, il en tue un avec sa faucille. Le survivant, furieux, dĂ©gaine son Ă©pĂ©e et le tue. Les AthĂ©niens envoient alors un messager chez les PĂ©loponnĂ©siens, rĂ©clamant son corps pour lâenterrer. Ceux-ci rendirent le corps et, comprenant ce qui sâĂ©tait passĂ©, ils quittĂšrent lâAttique. AthĂšnes offrit Ă ClĂ©omantis de Delphes lâhĂ©bergement Ă vie au PrytanĂ©e pour lui et pour ses descendants, Ă perpĂ©tuitĂ©. (Lycurgue, Plaidoyer contre LĂ©ocrate, 84-87)
Selon Tzetzes, lâoracle fut donnĂ© aux Laconiens quâils seraient dĂ©faits sâils tuaient le chef des AthĂ©niens. Codrus sâhabille en bĂ»cheron, provoque un Laconien avec une hache et se fait tuer. Comprenant quâils avaient tuĂ© le roi dâAthĂšnes, les Laconiens prennent aussitĂŽt la fuite. (Tzetzes, Chiliades Hist. 4-5, 170-199. Voir Ă©galement la scholie dâHellenicus FGH 323a F23 au Banquet de Platon 208d. Voir aussi le Lexicon de Photius, Eugenesteros Kodrou, Demon FGH 327 F22).
Codros, fils de MĂ©lanthos, est le dix-septiĂšme et dernier roi lĂ©gendaire dâAthĂšnes. Le fils de Codros, MĂ©don, lui succĂ©da en tant quâ« archonte perpĂ©tuel », les AthĂ©niens ayant estimĂ© quâaucun roi ne serait digne de rĂ©gner aprĂšs lui.
Au premier plan Codros est reprĂ©sentĂ© trois fois. A gauche, vĂȘtu en armes et tenant son sceptre, il Ă©coute ClĂ©omantis lui rĂ©vĂ©ler lâoracle de Delphes. Au centre, Codros se dĂ©pouille de sa tunique et de ses armes royales pour endosser la bure dâun pauvre bĂ»cheron. A droite, assis dans lâangle, il se tourne vers le spectateur et le prend Ă tĂ©moin. On distingue au second plan sur la gauche un faisceau de bois. DerriĂšre le Codros cenral, un Ă©difice ruinĂ© et un arbre mort, que couvre le lierre : symboles dâune monarchie qui arrive Ă son terme ?
A lâarriĂšre plan, derriĂšre le faisceau, le temple dâApollon, oĂč se rendait lâoracle de Delphes, a Ă©tĂ© confondu avec la cĂ©lĂšbre Tholos ronde, le temple dâHĂ©ra. On distingue Ă gauche, entre les colonnes, la foule des fidĂšles, au centre la statue, Ă droite, un prĂȘtre.
Sur la droite, Codros est terrassé par un cavalier ; on distingue son bois à cÎté de lui à terre.
3. Au moyen Ăąge, lâhistoire de Codros est gĂ©nĂ©ralement mise en parallĂšle avec celle dâĂlĂ©azar, le frĂšre de Judas MaccabĂ©e, qui combattit courageusement contre Antiochus Eupator, et pĂ©rit sous un Ă©lĂ©phant quâil venait dâĂ©ventrer en sâefforçant de faire le prince prisonnier (1 MacchabĂ©es, 2 et 6). Voir par exemple Ă la British Libray Harley 2838, folio 27.
Informations techniques
Notice #011185