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Recherche infructueuse

Réconciliation de Marcus Emilius Lepidus & de M. Fulvius Nobilior - D. Beccafumi

Date :
Entre 1529 et 1535
Nature de l'image :
Fresque
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Salle du consistoire

Analyse

Marcus Æmilius Lepidus et Marcus Fulvius Nobilior furent élus censeurs en 179 av. J.-C. Ils se détestaient. On les conduisit au Champ de Mars pour la cérémonie d’investiture. Là Cecilius Metellus les somme de se réconcilier, au nom des intérêts supérieurs de la république. Metellus est représenté à droite, prenant conseil d’un sénateur sur ce qu’il doit dire.

    Les deux censeurs commanditèrent notamment le Pont Palatin, ou Ponto Rotto, le plus ancien pont de Rome après le pont Sublicius, et le premier pont en pierre (Ă  moins qu’il n’y ait eu confusion entre lepidus et lapidus). N’est-ce pas ce pont qu’on voit derrière eux ?

Annotations :

2. Fresque du mur ouest.

3. L’histoire de la réconciliation des deux censeurs est rapportée par Valère Maxime, et se trouve également dans Aulu Gelle, qui évoquent tous deux Fulvius Flaccus.

« Emilus LĂ©pidus et Fulvius Flaccus, tous deux nobles, comblĂ©s d’honneurs, et occupant dans Rome un rang distinguĂ©, furent longtemps animĂ©s l’un contre l’autre de la haine la plus violente. Mais un jour le peuple les nomma censeurs ensemble. Le hĂ©raut avait Ă  peine proclamĂ© leur nom, que, sur le lieu mĂŞme, et en prĂ©sence de l’assemblĂ©e, ils se jettent dans les bras l’un de l’autre, par un mouvement simultanĂ©. A partir de moment, l’amitiĂ© la plus Ă©troite les unit, non seulement durant leur censure, mais encore pour le reste de leur vie. Â» (Aulu Gelle, Nuits attiques, livre XII, chap. 8)

« M. Æmilius Lepidus qui fut deux fois consul et grand pontife et dont la haute vertu Ă©galait les glorieuses dignitĂ©s, nourrit une longue et violente haine contre Fulvius Flaccus, personnage non moins considĂ©rable. Mais dès qu’ils eurent Ă©tĂ© nommĂ©s ensemble censeurs, il renonça Ă  ses dispositions sur le Champ de Mars mĂŞme dans la pensĂ©e que des haines privĂ©es ne devaient point sĂ©parer des citoyens qui avaient Ă©tĂ© associĂ©s pour l’intĂ©rĂŞt de l’état dans une haute magistrature. Cette opinion de Lepidus a excitĂ© l’admiration de son siècle et les anciens historiens nous en ont transmis le souvenir avec Ă©loges. Â» (Valère Maxime, Actions et paroles mĂ©morables, livre IV, chap. 2, § 1)

En fait, nous savons par Tite Live que Marcus Aemilius Lepidus est Ă©lu censeur en 179 et Quintus Fulvius Flaccus en 174. Aucune inimitiĂ© entre eux. Il y a eu confusion avec un autre Fulvius, Marcus Fulvius Nobilior. « Les censeurs nommĂ©s furent le grand pontife M. Æmilius LĂ©pidus et M. Fulvius Nobilior, qui avait triomphĂ© des Étoliens. Ces deux illustres personnages Ă©taient ennemis l’un de l’autre, et leur haine avait donnĂ© lieu plus d’une fois Ă  de violents dĂ©bats dans le sĂ©nat et devant le peuple. Ă€ l’issue des comices, les censeurs se rendirent au champ de Mars, et, suivant l’usage antique, prirent place sur leurs chaises curules auprès de l’autel de Mars. Les principaux membres du sĂ©nat vinrent aussitĂ´t les rejoindre avec un grand concours de citoyens. QQ. Caecilius MĂ©tellus prit la parole en ces termes : “[…] Ă€ vous considĂ©rer chacun en particulier, M. Æmilius et M. Fulvius, nous ne saurions aujourd’hui trouver Ă  Rome personne qui vous fĂ»t prĂ©fĂ©rĂ©, s’il nous fallait recommencer l’élection. Mais en vous examinant tous deux ensemble, nous ne pouvons nous empĂŞcher de craindre que vous ne soyez mal assortis, et que la haine qui vous divise ne soit plus funeste Ă  la rĂ©publique que les qualitĂ©s personnelles qui vous ont conquis nos suffrages ne sauraient lui ĂŞtre utiles. […] C’est une maxime bien connue, et qui est passĂ©e en proverbe Ă  cause de sa vĂ©ritĂ©, que les amitiĂ©s doivent ĂŞtre immortelles, et les haines passagères.” […] Alors, sur les instances de tous les assistants, ils se donnèrent la main, s’engagèrent Ă  dĂ©poser et abjurer franchement leur haine, et, furent conduits au Capitole au milieu d’applaudissements unanimes. (Tite Live, XL, 46)

Les censeurs se lancent alors dans une politique de grands travaux, pas toujours dĂ©sintĂ©ressĂ©e : « Avec l’argent qu’on leur avait assignĂ© et qu’ils s’étaient partagĂ©, ils firent achever divers travaux. LĂ©pidus construisit une digue auprès de Terracine : cet ouvrage fut mal accueilli, parce que le censeur possĂ©dait des terres dans le voisinage et qu’il semblait avoir dĂ©pensĂ© dans son intĂ©rĂŞt privĂ© les deniers de l’État. […] On dut Ă  M. Fulvius un plus grand nombre d’ouvrages dont l’utilitĂ© Ă©tait plus rĂ©elle ; tels furent le port du Tibre et les piles d’un pont, dont quelques annĂ©es plus tard les censeurs Scipion l’Africain et Mummius construisirent la voĂ»te ; une basilique Ă©levĂ©e derrière les nouvelles boutiques des changeurs et le marchĂ© aux poissons, et entourĂ©e de boutiques qu’il vendit au profit du trĂ©sor ; un forum et un portique en dehors de la porte TrigĂ©mine; un autre derrière l’arsenal ; enfin un temple d’Apollon MĂ©decin, près de la chapelle d’Hercule, et derrière celle de l’EspĂ©rance sur les bords du Tibre. Les deux censeurs avaient en outre de l’argent Ă  dĂ©penser en commun ; ils l’employèrent Ă  faire construire des aqueducs et des canaux Â» (XL, 51)

Informations techniques

Notice #011215

Image HD

Identifiant historique :
B0534
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Wikimedia commons