Les adieux de Renaud à Armide - Charles-Antoine Coypel
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Analyse
Le chevalier Renaud quitte la magicienne Armide, fermement encadré par ses compagnons Charles et Ubalde venus le chercher, pour rejoindre l’armée des Croisés devant Jérusalem : sans lui la victoire ne peut être acquise. Au fond, on distingue la palais rond d’Armide où l’enchanteresse avait emprisonné le jeune homme dans les liens de l’amour. Derrière le bras gauche de Renaud, le grand bouclier brillant est celui que les compagnons de Renaud lui tendirent pour lui faire honte de son allure efféminée et le ramener à ses devoirs guerriers. Les lamentations d’Armide au départ de Renaud (on la voit ici retenant son jeune amant par sa tunique) connurent développements et succès dans l’opéra baroque du 17e et du 18e siècle (Lully, Armide ; Haendel, Rinaldo ; Haydn, Armida).
D’après la Jérusalem délivrée du Tasse, fin du chant XVI (st. 56sq), Armide charge Renaud d’invectives au moment de son départ, et le menace d’une terrible vengeance. Mais l’opéra préfèrera à la figure diabolique de cette furie vengeresse les tendres lamentations désespérées d’une amante éplorée, à la manière d’Ariane abandonnée à Naxos par Thésée, ou de l’Olympe de l’Arioste abandonnée par Biren.
1. Signé en bas à gauche : « C. AN. COYPEL »
2. En 1725, on joue à l’hôtel de Bourgogne une Armide de Jacques Bailly, parodie de celle de Lully.
L’Armide de Lully et Quinault est jouée à Paris au théâtre du Palais-Royal en 1686, 1688, 1703, 1713, 1714, 1724, 1746, 1747. A ces représentations, il faut ajouter celles de Bruxelles, de Fontainebleau et de Versailles.
Collection Elie de Rostchild, Paris ;
Vente Christie's, Paris, 15 novembre 2023, lot n°23.
Informations techniques
Notice #001137