La Société des amis du crime (Juliette, III, fig. 21)
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Analyse
Juliette, grâce à son amie et institutrice Clairwil, intègre pour la première fois la Société des amis du crime. Il s'agit d'une société secrète comptant plus de trois cents membres qui organise des orgies dans une maison « se trouvant dans un des faubourgs les plus déserts et les moins peuplés de Paris » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 560). Chaque libertin peut aller de salle en salle et réaliser n'importe quel fantasme avec n'importe qui. La société comprend aussi deux sérails de trois cents personnes chacun — un pour chaque sexe — dont les libertins peuvent faire absolument ce qu'ils veulent.
Alors que Juliette se promène dans l'immense maison, elle est désirée par la Présidente de la société, fonction qui se renouvelle tous les mois. La Présidente prend appui sur un canapé pour organiser le tableau suivant : elle se fait prendre par un homme pendant qu'elle gamahuche une femme et qu'elle est gamahuchée par une autre femme. Juliette est donc soit la femme sur la droite qui, en pleine lumière, regarde le tableau qui est devant elle, et domine d'une tête les autres personnages, soit la femme entre les cuisses de la Présidente. Pour montrer que cette société est composée de nombreux membres, l'illustrateur a disposé sur la gauche des libertins autour du canapé, qui se polluent en observant les protagonistes. Les personnages, conformément aux règles de la Société des amis du crime, sont nus.
Le décor de la pièce semble assez élégant, ce qui montre le prestige dont jouit la Société. Aucun accès vers l’extérieur n’est visible : les membres de la Société sont confinés dans un espace presque imaginaire où s'accomplissent tous les fantasmes libertins.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VII. », à droite « P. 54. »
Informations techniques
Notice #013024