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Recherche infructueuse

Roland apprend l’histoire de l’orque (Roland furieux, Valgrisi, 1560, chant 9)

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Attribution incertaine
Date :
Entre 1556 et 1560
Date incertaine
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Dimensions (HxL cm) :
21,2x14,2 cm
Sujet de l'image :
Résac yd 389

Analyse

Au centre à droite, on distingue les soldats Maures endormis, que le loyal Roland a épargnés (IX, 3-4). Au premier plan, Roland (OR.) parvient « au fleuve qui sépare les Normands des Bretons » (le Cuesnon, IX, 8). Une jeune fille en barque lui parle, tout en restant à distance (str9) : elle ne l’aidera à franchir le fleuve que s’il s’engage à combattre les Ébudiens. Roland s’embarque donc à Saint-Malo (au centre, à gauche, StMA, str15). Mais le vent le déporte vers la droite, si bien qu’il accoste à Anvers (ANVER. sur la muraille, et str17). Un vieillard l’accueille (ME, pour Mezzo, l’intermédiaire, cf. str49, ou par erreur pour VE, vecchio, comme dans la gravure de G. Porro ?).    

A l’intérieur de la ville, derrière les murailles, le vieillard conduit Roland sur les marches du palais, en haut desquelles Olympe les accueille (OLIM., mais son nom n’apparaît qu’à la strophe 84). Sur la droite, elle assoit son hôte et lui conte son histoire (str22-57) : elle aimait Birène, duc de Zélande, mais Cimosque, roi de Frise, a voulu la marier à son fils Arbante. Pendant que Cimosque tient Birène prisonnier, elle a épousé Arbante et l’a assassiné lors de sa nuit de noce (à mettre en relation avec l’histoire biblique de Judith ?). Roland lui promet de faire un crochet dans sa mission contre les Ébudiens et de délivrer Birène.    

(Noter la structure du chant : le début reprend le récit du chant précédent, les recherches de Roland ; le milieu relance la narration avec le récit-programme d’Olympe, à comparer avec le récit d’Astolphe à Roger au chant VI, de Mélisse à Bradamante au chant VII, du narrateur sur les Ébudiens au chant VIII. ; la fin du chant offre un combat chevaleresque qui accomplit le rituel épique, mais toujours de façon décalée.)    

En haut de la gravure, au centre, Roland fait voile avec Olympe vers Dordrecht au Danemark (DODRE., str61).    

Il défie Cimosque en combat singulier, mais celui-ci, par traîtrise, le fait cerner aux portes de la ville (str65). Brandissant Durandal, Roland (OR.) écrase ses assaillants et pénètre dans la ville. Après une course poursuite dans les rues de la ville, Cimosque recourt alors à son arme terrible : un fusil (str74). Le roi, reconnaissable à sa couronne, fait feu depuis la droite (RE CIM.). Roland lui fait face avec son bouclier et son épée brandie (OR.). Le cheval est en train de s’effondrer, atteint par le fusil (str76). C’est probablement encore Roland qui est représenté entre le chevalier et le roi (juste au dessus de l’inscription DODRE.) : désormais à pied, il s’approche de Cimosque pour lui fendre la tête.    

Birène libéré décide de partir avec Olympe en prenant pour otage la fille de Cimosque : il souhaite conquérir la Zélande, dite aussi royaume de Frise, représentée en haut à gauche sur la gravure (ZILAN., str87).     Roland, n’emportant avec lui que l’arquebuse pour la jeter en haute mer, fait voile vers l’Ibernie ou Irlande (IRLA.), où il doit unir ses forces à celle du roi contre les Ébudiens, dont l’île est représentée juste au dessus (EBUD). Roland est représenté jetant le fusil par dessus bord.    

Les deux dernières strophes du chant retournent en Hollande, à Dordrecht donc, où le mariage d’Olympe et de Birène est célébré : le chant X racontera l’échec de ce mariage...        

Nous retrouvons ici la composition tripartite propre aux gravures narratives de l’édition Valgrisi : en bas, le face à face de Roland et de la demoiselle à la barque est une contre-performance, la demoiselle ne livrant le passage à Roland que pour le détourner de sa quête (comparer avec la gravure de l’édition Franceschi). Au centre, le bateau pris dans la tempête (noter le rendu « chevelu » des vagues, une prouesse pour la gravure sur bois !) figure comme en épure le suspens et le retournement caractéristiques du territoire intermédiaire de la gravure. En haut, la victoire de Roland contre Cimosque et, à gauche, le fusil jeté à la mer, célèbrent la refondation des valeurs épiques.

Annotations :

1. Gravure en recto, sur page de droite. Numéro de page en haut à droite, 79. En-tête centré [CANTO, p. 78] NONO.

Composition de l'image :
Composition narrative. Plusieurs épisodes
Sources textuelles :
Roland furieux, chant 09 (Malheurs d’Olympe. Arquebuse)

Informations techniques

Notice #001309

Image HD

Identifiant historique :
A0628
Traitement de l'image :
Scanner
Localisation de la reproduction :
Collection particulière (Cachan)