Juliette entre Delcour qui la fouette & une tribade (Juliette, II, fig. 15)
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Analyse
Le ministre Saint-Fond, un libertin cruel, a manigancé un complot contre un homme et sa famille à qui il était pourtant redevable. Ne supportant pas d'avoir des comptes à rendre, il a fait en sorte que la reine elle-même désire leur mort et lui livre cette malheureuse famille. Il a ensuite sommé un bourreau, Delcour, de venir s'occuper de cette famille. Juliette est également au courant de cette histoire, qui va permettre une orgie spectaculaire.
Delcour arrive ainsi sur les lieux où la famille lui sera livrée, dans une campagne « isolée de toutes parts, et solitaire comme la Thébaïde » (Sade, Œuvres t. III, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », p. 446). Juliette le reçoit et s'échauffe avec lui. Après une discussion qui fait monter la tension criminelle entre les deux personnages, il s'empare d'une poignée de verges et étrille les fesses de Juliette, bien mise en avant sur l’image. Une autre femme, positionnée entre ses cuisses, lui lèche le sexe.
C'est cette scène que la gravure représente. Les personnages sont habillés, ce qui signale le caractère impromptu de cet épisode, qui n'est là que pour donner un avant-goût de la suite. Le décor de la pièce représente une large tapisserie aux thèmes exotiques. Une porte fermée est visible sur la gauche, indiquant le secret dans lequel les personnages sont confinés. La frénésie des libertins laisse supposer leurs décharges diaboliques, parmi lesquelles celle de Juliette a déjà eu lieu : « j'étais dans un désordre… dans un trouble… dans une agitation, où je ne m'étais vue de la vie » (p. 454), raconte-t-elle.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VI. », à droite « P. 181. »
Informations techniques
Notice #014568