Spectacle d’Olympe & de Juliette à la Princesse Borghèse (Juliette, IV, fig. 32)
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Analyse
Juliette, qui voyage en Italie, fait la connaissance de la Princesse Borghèse, aussi appelée Olympe. Elle devient une de ses intimes et organise chez elle des orgies dans la « petite maison près de Rome » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 770). Un jour, après un repas, elles passent dans un cabinet rond entouré de « glaces multipliées à l'infini » (ibid.). Ce type de salle est récurrent sous la plume de Sade et dans les gravures de ses romans. Cependant, sur l’image, les glaces ressemblent plus à des fenêtres fermées à travers lesquelles se distingue de la végétation.
Se met ensuite en place la scène que représente la gravure. Juliette est soutenue « sur un espèce de bandage composé de sangles rembourrées et recouvertes de satin noir » (p. 772). C'est l'appareil soutenu par deux cordes que l'on voit sur l'image. Juliette est au centre de ce système, entourée par cinq autres filles : l’une lui lèche les fesses ; une autre, plus en hauteur, se fait lécher le sexe ; une troisième est étendue sur Juliette et baise les fesses de sa compagne ; et les deux autres, debout, se font polluer par Juliette. Olympe en retrait se touche en tirant un « cordon de soie » (ibid.) qui agite plus ou moins le mécanisme. Cela permet d’imprimer « par ce mouvement une incroyable augmentation de la volupté » (p. 774). Le tableau qu'observe Olympe, dans lequel s'imbriquent à la perfection les corps des personnages, prend l'apparence d'une petite pyramide. C'est la pyramide sadienne qui assure la jouissance de l’ensemble. Le resserrement des corps semble préparer la décharge des libertines et du groupe qui se révèle être particulièrement intense : « je crois que de ma vie, je n'avais goûté tant de plaisir » (ibid.) avoue plus loin Juliette.
« “Juliette, me dit la princesse, je vais m’asseoir en face de toi, ces cinq filles t’environneront, et par les titillations les plus amoureuses, par les postures les plus lascives elles feront éjaculer ton foutre, je te verrai décharger, c’est tout ce que je veux. Tu n’imaginerais pas le plaisir que j’éprouve à voir une jolie femme dans l’ivresse : je me branlerai pendant ce temps-là, je laisserai voyager ma tête, et je te réponds qu’elle ira loin.” La proposition flattait trop ma lubricité pour que je m’y refusasse. Olympe arrangea les groupes ; une de ces jolies filles accroupies sur moi, me faisait sucer son joli petit con ; soutenue moi-même sur une espèce de bandage composé de sangles rembourrées et recouvertes de satin noir, mes fesses posaient sur le visage d’une seconde qui me léchait le trou du cul ; la troisième étendue sur moi me gamahuchait, et j’en branlais une de chaque main ; en face de ce spectacle, Olympe qui le dévorait, avait à la main un cordon de soie qui tenait aux sangles par lesquelles j’étais suspendue, et agitant ce cordon avec douceur, elle m’imprimait un mouvement actif et rétroactif qui prolongeait, qui multipliait les coups de langue que je donnais, et que je recevais, et qui leur imprimait par ce délicieux mouvement une incroyable augmentation de volupté ; je crois que de ma vie je n’avais goûté tant de plaisir. »
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VIII. », à droite « P. 110. »
Informations techniques
Notice #014574