Conquête de la douloureuse garde (Lancelot du lac, Ms Fr118) - M. des cleres femmes
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Analyse
« Au moment de la fuite du dernier champion, on entendit un bruit formidable ; la porte du château s’ouvrit avec fracas, et le Blanc chevalier aperçut devant cette première porte dix nouveaux chevaliers armés de toutes pièces. Alors il sent que la demoiselle du lac lui délace le heaume et le remplace par un autre moins bosselé, moins fendu ; puis détache le second écu et passe à son cou le troisième. “Voulez-vous, disait-il, abaisser l’honneur de ma victoire ? Votre deuxième écu était déjà de trop. — Non pas, beau chevalier; il faut que la seconde porte soit vivement conquise. L’heure avance et vous n’avez pas de temps à perdre. Prenez ce glaive dont la hampe est plus solide et le fer plus tranchant. Nous savons comment vous travaillez de l’épée, nous voulons vous réconcilier avec la lance. Mais regardez maintenant cette première porte.” Il obéit et voit la grande figure de cuivre s’ébranler, fléchir et tomber enfin, écrasant de son poids un des nouveaux champions qui devaient l’arrêter. Le Blanc chevalier s’élance sur eux ; il abat le premier, frappe le second à mort, et les autres, remplis d’épouvante par la chute de l’image, ne l’attendent pas et cherchent un abri sous la seconde porte. Ils y sont poursuivis, les uns crient merci, les autres s’écartent, glaives baissés, sans essayer de résister. Et dès que le Blanc chevalier a franchi la porte, il se voit salué par une foule de bourgeois, de dames et de pucelles, qui d’un visage riant, disent : “C’est assez ! pour le moment, vous n’avez plus d’ennemis à vaincre.” »
1. Rubrique au-dessus de l’image : « C. lancelot co[n]quist la doulour[euse] g[a]rde. »
Informations techniques
Notice #016222