Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Léonide et Sylvie au temple de Climante (L’Astrée, 1733, IV, 1) - Guélard

Notice précédente Notice n°37 sur 60 Notice suivante

Date :
1733
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Y2-7044
Œuvre signée

Analyse

Climante est un faux druide, rival d’Adamas. Il a déjà trompé les nymphes :

« II est vray que, d’autant que naturellement chacun desire de couvrir les fautes qu’il a faites, et qu’elle [=Galathée] n’eust pas voulu estre blasmée de legereté, ny d’inconsideration en cet esloignement de Leonide, elle alloit cherchant avec un soing extreme quelque bonne occasion de la faire revenir, sans qu’on se peust appercevoir du sujet qui l’avoit separée d’elle ; si bien que quand on luy dit que le trompeur Climante estoit revenu, et qu’elle entendit le desir qu’avoient Amasis et Adamas, de sçavoir si c’estoit le mesme faux druyde qui les avoit desja trompées, elle dit que Leonide mieux que tout autre le pourroit recognoistre, quoy qu’elle sceust bien que Silvie en avoit autant de cognoissance qu’elle, et pour ne perdre cette occasion donna charge au grand druide de la luy ramener promptement sans luy faire aucun semblant de tout ce qui s’estoit passé. »

Galathée envoie Léonide et Sylvie démasquer Climante dans son temple :

« Lors qu’elles arriverent sur le lieu, elles furent au commencement en doute que ce fust Climante, car elles y trouverent toutes choses tellement changées, qu’elles n’y recognoissoient rien de ce qu’elles y avoient veu autrefois, d’autant qu’au lieu de ce petit temple fait de clisse, et couvert de feuillages et de rameaux, elles y en trouverent un tout en bois, assez petit toutesfois, mais beaucoup plus long que large. L’enclos n’estoit que de clayes avec plusieurs fenestres, faites, à ce qu’il sembloit, expressement, non seulement pour donner jour à l’autel qui estoit à l’un des bouts, mais aussi, afin que ceux qui estoient dehors pussent plus aisément voir tout ce qui estoit dedans. Ce changement à la verité au commencement les estonna, et toutesfois enfin, voyant les portes du temple closes, elles prirent resolution d’y heurter pour en apprendre des nouvelles asseurées. Elles monterent donc huict ou dix degrez qui estoient au devant du temple, et lors qu’elles furent sur le replein, elles virent par les fenestres qui estoient aux deux costez de la porte, un autel à l’autre bout du temple, et au devant, sur un petit marche-pied, un homme qui estoit en oraison, qu’elles ne purent si tost recognoistre, parce qu’il avoit le dos tourné de leur costé.
Mais, d’autant que cette machine estoit petite, et que celuy qui estoit en prieres releva sa voix, elles ouyrent qu’il disoit : S’il est ainsi, ô puissante et redoutable deité, je t’en demande un signe. Et ayant redit par trois fois ces mesmes paroles fort haut, elles virent qu’à la derniere fois, le feu se prit de luy mesme sur l’autel, avec la mesme promptitude qu’il souloit faire autrefois ; qui donna cognoissance aux deux nymphes que c’estoit ce mesme abuseur qu’elles alloient cherchant, Et elles ne se trompoient nullement, car les ayant apperceues de loing, il s’estoit mis en cet estat, pour mieux se couvrir du manteau de la saincteté. Mais elles, feignants de ne recognoistre point son artifice, proferoient entr’elles assez haut des paroles pleines d’admiration qu’elles faisoient toutesfois semblant de vouloir dire bas ; luy, qui les oyoit, se resjouit grandement en son cœur, croyant qu’elles n’eussent point encore recognu sa finesse. »

Annotations :

1. Signé sous la gravure à droite « Guélard sc. »

Sources textuelles :
L’Astrée, 4ème partie, 1627

Informations techniques

Notice #016255

Image HD

Identifiant historique :
B5574
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)