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Recherche infructueuse

Proclamation de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, 1848 - Biard

Série de l'image :

Notice n°1 sur 1

Date :
1849
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
260,5x392 cm
MV 7382

Analyse

Bonaparte, avait rĂ©tabli en 1802 l'esclavage aboli sous la RĂ©volution. Sous la Deuxième RĂ©publique, Victor Schoelcher fit adopter un dĂ©cret d’abolition de l’esclavage dans les colonies le 27 avril 1848. Le 8 mai 1848, le commissaire gĂ©nĂ©ral Adolphe Ambroise Alexandre Gatine, membre de la Commission d’abolition de l’esclavage prĂ©sidĂ©e par Schoelcher, monte Ă  bord de la frĂ©gate Le Chaptal avec le dĂ©cret d’abolition. Mais l’impatience gagne la Guadeloupe puis la Martinique, qui se soulèvent. Le gouverneur Jean-François Layrle, dĂ©cide de prendre les devants. Ne pouvant plus attendre l’arrivĂ©e du commissaire, il promulgue l’abolition de l’esclavage le 27 mai 1848 et affranchit les 87 000 esclaves de Guadeloupe. Le porteur du dĂ©cret officiel d’abolition promulguĂ© le 27 avril en France, n’arrivera Ă  Basse-Terre que le 5 juin.

La scène que Biard nous montre est donc une redite. Layrle, qui proclame officiellement l'abolition en juin rĂ©pète en fait ce qu'il a dĂ©jĂ  actĂ© un mois plus tĂ´t. On peut s'interroger sur la manière dont cette liesse de théâtre est reprĂ©sentĂ©e : la jeune esclave agenouillĂ©e devant ses maĂ®tresses Ă  droite et les remerciant, les femmes Ă  demi nues Ă  terre au centre devant le reprĂ©sentant de la rĂ©publique qui vient de lire la proclamation debout sur une estrade, semblent signifier et prolonger l'inĂ©galitĂ© qui est censĂ©e avoir Ă©tĂ© abolie. Layrle, ceint de l'Ă©charpe tricolore, ne regarde pas le peuple auquel il vient de s'adresser. Et devant lui les deux hommes qui s'embrassent en Ă©levant au ciel leurs fers ouverts ne le regardent pas non plus.
Sur la gauche, on distingue les marins de la frĂ©gate Le Chaptal qui a amenĂ© un peu tardivement Gatine sur les lieux. (Gatine pourrait ĂŞtre l'homme en bicorne Ă  l'arrière-plan près du drapeau.)

Cette ambivalence n'échappa pas à Victor-Hugo, qui décrit ainsi la scène :

La proclamation de l’abolition de l’esclavage se fit à la Guadeloupe avec solennité. Le capitaine de vaisseau Layrle, gouverneur de la colonie, lut le décret de l’Assemblée du haut d’une estrade élevée au milieu de la place publique et entourée d’une foule immense. C’était par le plus beau soleil du monde.
Au moment où le gouverneur proclamait l’égalité de la race blanche, de la race mulâtre et de la race noire, il n’y avait sur l’estrade que trois hommes, représentant pour ainsi dire les trois races, un blanc, le gouverneur, un mulâtre qui lui tenait le parasol, et un nègre qui lui portait son chapeau.

Mais le peintre a été plus restrictif encore…

Annotations :

2. CommandĂ© par l'Etat. Salon de 1849, n°167.

Informations techniques

Notice #019564

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne du château de Versailles (http://collections.chateauversailles.fr)