Moïse brise les tables de la Loi (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré
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Analyse
En redescendant du Sinaï, où il a reçu de Dieu les tables de la loi, Moïse entend la foule chanter et danser. Il comprend que le peuple a trahi son alliance avec Dieu : c'est l'adoration du veau d’or.
Et voici qu'en approchant du camp il aperçut le veau et des chœurs de danse. Moïse s'enflamma de colère ; il jeta de sa main les tables et les brisa au pied de la montagne. (Exode 32, 19-20)
Moïse monte sur l'autel où se déroulaient les sacrifices sacrilèges. Il n'y a pas de veau d'or, mais un simple socle de pierre entouré d'une marche. Un homme penché, presque couché sur l'autel essaye d'empêcher Moïse de profaner l'autel du veau d'or. Une femme s'enfuit effrayée. Derrière les tables de pierre que Moïse brandit au dessus de sa tête, une lueur illumine le ciel noir : la foudre déchire le ciel, permettant à Doré de produire un magnifique effet de clair-obscur.
1. Signé sous la gravure à gauche « G. Doré », à droite « Hotelin ».
3. Le geste de Moïse brisant les tables de la loi a inspiré notamment Rembrandt et Guido Reni, qui ont représenté Moïse seul. L'originalité de Doré ici est de conjoindre la profanation de l'autel du veau d'or et la profanation que constitue la destruction des tables. Il est en cela très fidèle au récit biblique, qui indique qu'après avoir brisé les tables Moïse brûla le veau, le moulut, le mêla à l'eau et le fit boire aux Hébreux. Les deux destructions vont de pair.
Informations techniques
Notice #020769