L'ange apparaît à Balaam (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré
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Analyse
Balaq roi de Moab envoie chercher Balaam, qui était augure, pour qu'il maudisse les Hébreux, qui ont peu à peu envahi le pays. Balaam, après avoir demandé conseil à Yahvé, refuse de suivre les émissaires de Balaq. Une deuxième ambassade se présente, plus nombreuse et prestigieuse et avec de belles promesses de récompense. Nouveau refus de Balaam, mais cette fois Yahvé lui conseille d'y aller. Balaam selle son ânesse et part de bon matin avec les princes de Moab (Nb 22, 21).
Yahvé met alors Balaam à l'épreuve : il poste un ange sur le passage de l'ânesse. Celle-ci refuse d'avancer. Balaam, qui ne voit pas l'ange, par trois fois la bat pour forcer le passage, juqu'à ce qu'elle se couche et lui parle. Alors les yeux de Balaam sont dessillés.
Doré représente la première apparition de l'ange, alors qu'il fait encore nuit. Il se dresse en surplomb, pointant son épée vers l'ânesse qui se cabre, tandis que Balaam, ou que l'un de ses fils, dessiné de dos, s'arc-boute pour l'empêcher de se coucher.
Or l'ânesse vit l'Ange de Yahvé posté sur la route, son épée nue à la main ; elle s'écarta de la route à travers champs.
De fait, ils ne sont plus sur un chemin. La lune éclaire l'épée et répand une traînée de lumière entre l'ange et l'ânesse.
Ce n'est pas ainsi qu'on représente généralement l'épisode de l'ânesse de Balaam : Balaam est représenté monté sur son animal et faisant face sur la route à l'ange. Ici, impossible de savoir qui est Balaam, entre l'homme de dos qui soutient l'ânesse et l'homme de profil qui observe l'ange : or à ce stade du récit seule l'ânesse est supposée voir l'ange…
1. Signé en bas de la gravure à gauche « H. Doré », à droite « C. LAPLANTE ».
Informations techniques
Notice #020774