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Recherche infructueuse

Le diable transporte Ambrosio (Le Moine, Maradan, 1797)

Notice précédente Notice n°4 sur 4

Date :
1797
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
RES P-Y2-3082 (4)
LĂ©gende

Analyse

La scène illustrée se situe à la toute fin du roman. Ambrosio a fini par commettre les crimes qui lui étaient destinés : il a tué sa mère et abusé de sa sœur. Il a ensuite été arrêté par l'Inquisition, torturé, et emprisonné. Matilde lui est apparue dans son cachot et lui a avoué son pacte avec le diable en l'incitant à faire de même. Il s'y est d'abord refusé, avec l'espoir d'obtenir le pardon de Dieu, avant de céder à nouveau : il a invoqué le diable à deux reprises et a fini par signer de son sang le contrat infernal. Aussitôt, il se retrouve élevé dans les airs et emporté « sur le bord du précipice le plus escarpé de la Sierra Morena » (Lewis, Le Moine t. III, Paris, Maradan, 1797, p. 180). Le diable lui révèle alors l'étendue de sa bêtise :

Ambrosio, si vous m'aviez résisté une seule minute de plus, vous auriez sauvé votre corps et votre âme. Les gardes que vous avez entendus à la porte de votre prison, venaient pour vous signifier votre grâce. Mais j'avais déjà vaincu ; mon projet était consommé. Vous êtes à moi ; le ciel lui-même ne peut vous arracher de mes mains. N'espérez pas que votre repentir annule un jour notre marché. Le voilà signé de votre sang ; vous avez abandonné toute prétention à la miséricorde divine, et rien ne peut vous rendre des droits auxquels vous avez si formellement renoncé. (ibid. p. 184)

Pour la première fois, Ambrosio apparaît sans capuchon : c'est à visage découvert qu'il se présente face au ciel avant de mourir symboliquement par une chute interminable. La représentation du diable est quant à elle fidèle au texte :

Ses membres brûlés portaient encore les marques de la foudre du Tout-Puissant. Un brun basané s'étendait sur tous ses traits : de longues griffes armaient ses mains et ses pieds. Ses yeux étincelaient d'un feu sombre qui aurait glacé d'effroi le cœur le plus ferme. A ses énormes épaules étaient attachées deux grandes ailes noires ; et sur sa tête, au lieu de cheveux, étaient des serpents vivants qui s'agitaient autour de son front avec des sifflements affreux. (ibid. p. 171)

Il tient dans sa main le contrat d'Ambrosio et le brandit pour signifier sa victoire tandis que gronde au loin l'Ă©clair de la justice divine.

Annotations :

1. Légende : « Voila comme je m'assure de ma proie. | Page 186 »

Sources textuelles :
Lewis, Matthew Gregory (1775-1818)

Informations techniques

Notice #023079

Image HD

Traitement de l'image :
Image web