Portrait de Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin - Louis Michel Van Loo
Analyse
Louis PhĂ©lypeaux (1705-1777), comte de Saint-Florentin puis duc de La VrilliĂšre, hĂ©rita de son pĂšre la charge de ministre des affaires gĂ©nĂ©rales de la religion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e (1725), ce qui ne lâempĂȘcha pas dâĂȘtre reçu franc-maçon en 1735. Ministre dâEtat de 1761 Ă 1775, il dĂ©tient le record de longĂ©vitĂ© ministĂ©rielle ; spĂ©cialiste de la lettre de cachet, il dut dĂ©missionner en 1775 Ă cause de lâabus quâil en avait fait. Saint-Florentin fut victime dâun accident de chasse en 1765, Ă lâissue duquel on lâamputa de la main gauche, ce qui explique que celle-ci soit dissimulĂ©e dans le tableau de Vanloo. Le tableau, qui nâa pas Ă©tĂ© exposĂ© au Salon, nâest pas commentĂ© par Diderot. Mais Diderot descend en flĂšche un buste de Saint-Florentin par Le Moyne exposĂ© au Salon de 1767 (le buste, exposĂ© tardivement, ne figure pas au livret). La caricature quâil donne de ce personnage haĂŻssable, ministre dĂ©vot et obtus, correspond bien au portrait. Il parle de
« lâignoble de ces grosses joues boursouflĂ©es, de cette boule, de ce petit nez serrĂ© entre deux vessies, de ce front Ă©troit. Connaissez-vous un livre dâHogarth, intitulĂ© la ligne de beauté ?Â
Câest une des figures hĂ©tĂ©roclites de cet ouvrage ; et puis un jabot et des manchettes brodĂ©s, un gothique st esprit Ă©talĂ© sur la poitrine. Puisse pour lâhonneur du siĂšcle, ce hideux morceau aller frapper rudement le Trudaine, et le ministre mettre en piĂšce lâintendant des finances, en sorte quâil ne reste de lâun et de lâautre que des fragmens trop petits pour dĂ©poser dans lâavenir de notre insipiditĂ©. »
3. Comparer avec la gravure de G. Wille dâaprĂšs Louis TocquĂ©, datĂ©e de 1751. Cote Bnf Estampes qb1 1751, clichĂ© 53B11643.
Informations techniques
Notice #005308