Léonore retirée de son faux cercueil (Aline &Valcour, t2, III, face p. 46)
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Analyse
Léonore a été enlevée à Venise. Sainville part à sa recherche, d’abord à Constantinople, puis en direction de Tunis. Il fait escale à Malte :
« Il était environ neuf heures du soir, et j’allais essayer de toruver quelques instants de repos, lorsque j’entendis beaucoup de bruit dans la chambre à côté d ela mienne. Les deux pièces n’étant séparées que par quelques planches mal jointes, il me fut aisé de tout voir et de tout entendre. J’écoute… j’observe… quel singulier spectacle d’offre à mes regards ! trois hommes, qui me paraissaient vénitiens, placèrent dans cette chambre une grande caisse couverte de toile cirée ; dès que ce meuble est apporté, celui qui paraît être le chef s’enferme seul, lève la toile qui couvre la caisse, et je vois une bière.
“Ô malheureux ! s’écrie cet homme, je suis perdu ; elle est morte… elle n’a plus de mouvement…
— Ce personnage est-il fou ? me dis-je à moi-même… Eh quoi ! il s’étonne qu’il y ait un mort dans ce cercueil ! Mais pourquoi ce meuble funèbre ? continué-je. Quelle apparence qu’il fût là, s’il ne contenait un mort !”
Et mes réflexions font place à la plus grande surprise, quand je vois celui qui avait parlé, ouvrir la bière, et en retirer dans ses bras le corps d’une femme. Comme elle était habillée, je reconnus bientôt qu’elle n’était qu’en syncope, et qu’elle avait sûrement été mise en vie dans ce cercueil. » (Pl., p. 544.)
La femme est vivante, et c’est Léonore : mais Sainville reprend la mer sans l’avoir reconnue.
1. Légende sous la gravure : « Je savais bien qu’elle n’y résisterait pas. »
2. Tome II. Troisième partie. Pl. en reg. p. 46.
Informations techniques
Notice #005670