Le Hibou-Spectateur (Rétif, Nuits de Paris, 1788, t. I) - Sergent
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Analyse
Portrait de Rétif en Spectateur-nocturne, vêtu de son grand chapeau et de son manteau, et accompagné du Hibou-spectateur.
Page 3, on peut lire :
« I NUIT
Il était onze heures du soir : J’errais seul dans les tenèbres, en me rappelant tout ce que j’avais vu depuis trente ans. Tout-à-coup une idée me frappe : mon imagination s’embrase : Mais les idées confuses qui se presentent, ne me permettent pas de les classer. Dans ce desordre d’idées, j’avance, je m’oublie, et je me trouve à la pointe orientale de l’Ile Saint-Louis. C’est un baume salutaire, qu’un lieu chéri ! Il me sembla que je renaissais : mes idées s’éclaircirent ; je m’assis sur la pierre, ét à la tremblante lumière de la Lune, j’écrivis rapidement :
PREMIERE NUIT.
PLAN.
Hibou ! combien de fois tes cris funèbres ne m’ont-ils pas fait tressaillir, dans l’ombre de la nuit ! Triste et solitaire comme toi, j’errais seul, au-milieu des tenèbres, dans cette Capitale immense : la lueur des reverbères, tranchant avec les ombres, ne les detruit pas, elle les rend plûs saillantes : c’est le clair-obscur des grands Peintres ! J’errais seul, pour connaître l’Homme... Que de choses à voir, lorsque tous les yeux sont fermés (1) ! Citoyens paisibes »
La note 1 est imprimée en fait au bas de la page précédente (à gauche, donc), et décrit le sujet de la gravure.
2. Tome I, frontispice.
Le sujet de la 1re figure est indiqué page 2, en note, à la suite d’un court préambule, et en caractères plus petits :
« (1) SUJET DE LA 1.re FIGURE.
Le Hibou-Spectateur, marchant la nuit dans les rues de la Capitale : On voit au-dessus de sa tête voler le Hibou, & dans les rues, un Enlèvement de Filles ; des Voleurs qui crochetent une porte ; le Guet-à-cheval et le Guet-à-pied : [Saut de ligne] “Que de choses à voir, lorsque tous les yeux sont fermés” ! »
Le guet à cheval assiste à l’enlèvement de filles à gauche, allusion à la 25e nuit ; le guet à pied surprend les voleurs crochetant une porte à droite (ou plutôt Rétif surprend les voleurs faisant un trou au mur à côté de la porte, 7e nuit). L’amoncellement du 1er plan à gauche n’est pas clair. Un falot éclaire la rue. (Voir 2e partie, 47e nuit, Bouquins p. 701, et 3e partie, 61e nuit, l’aveugle éclairé, p. 736)
Informations techniques
Notice #006454