Adieux et défaillance de Poline & de son soupirant (Heptam N19, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Pauline, voyant qu’un gentil homme qu’elle n’aymoit moins que luy elle, pour les deffenses à luy faictes de ne parler jamais à elle, s’estoit allé rendfre religieux en l’Observance, entra en la religion de saincte Claire où elle fut receue et voylée, mettant à execution le desir qu’elle avoit eu de rendre la fin de l’amytié du gentil homme et d’elle, semblable en abit, estat et forme de vivre. »
Le gentil homme français, dont la pauvreté ne lui permet pas de prétendre à la belle Poline, demande à la marquise de Mantoue la permission de prendre congé de celle qu’il aime. Après un discours déchirant, il se jette dans ses bras et tombe évanoui :
« La pauvre Poline, qui tousjours luy avoit esté assez rigoureuse, congnoissant l’extrémité de sa douleur et l’honnesteté de sa requeste que en tel desespoir se contentoit d’une chose si raisonnable, sans luy respondre aultre chose, luy va gecter les bras au col, pleurant avecq une si grande vehemence, que la parolle, la voix et la force luy defaillirent, et se laissa tumber entre ses bras esvanouye : dont la pitié qu’il en eut, avecq l’amour et la tristesse, luy en feirent faire autant, tant que une de ses compaignes, les voyant tumber l’un d’un costé et l’autre de l’autre, appella du secours, qui à force de remedes les feyt revenir. »
Poline est représentée évanouie sur le corps évanoui de son amant. A gauche, les courtisans entourent le marquis de Mantoue, à droite, deux dames de compagnie de la marquise. Au fond, on distingue par l’ouverture de droite une solitude, ou un désert, figures de la retraite du gentil homme « à la religion de l’Observance » (au couvent des Franciscains).
2. 2e journée, 19e nouvelle.
Informations techniques
Notice #007609