La galerie de glaces de Charlotte de Lorraine (Juliette, V, fig. 45)
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Analyse
Juliette, qui est en Italie, arrive à Naples. Un billet qui lui parvient lui apprend que Ferdinand, le roi de Naples, désire la voir. Elle se rend donc seule à l'endroit indiqué et le rencontre. Après avoir fait connaissance, Ferdinand la fait entrer « dans un cabinet différent », où une femme est couchée « dans une niche de glace » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 1028), et la présente à sa femme Charlotte de Lorraine. Celle-ci se jette au cou de Juliette et l'épisode lubrique que représente la gravure se met en place.
Ferdinand prend sa femme, qui pollue un « jeune page de quinze ans » (ibid.) tout en maniant les fesses de Juliette sur un sopha. La scène se déroule dans un cabinet richement décoré, avec plusieurs glaces ovales et au sol un riche tapis persan. L'illustrateur n'a pas pu représenter exactement la niche, qui supposerait que les personnages soient entourés de glaces de trois côtés, et visibles seulement de dos par le 4e côté ouvert. Il en ressort une configuration bizarre de la pièce, dont la cloison centrale devrait marquer le fond de la niche, mais s'interrompt pour que nous puissions voir. Impossible de savoir, complètement à droite, si l'illustrateur a imaginé une 2e porte, ou improprement représenté le reflet de celle de gauche dans un miroir qu'il ne pouvait pas orienter correctement sans occulter toute la scène. Les deux miroirs ovales derrière les protagonistes constituent comme des yeux abstraits, qui voient ce que nul ne devrait voir.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. IX. », à droite « P. 261. »
3. La niche de glace est un décor récurrent chez Sade.
Informations techniques
Notice #008175