Le cauchemar de Valcour (Aline &Valcour, 1795, t4, VIII face p. 221)
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Analyse
Valcour écrit à Déterville, c’est la fin de la lettre LXV (20 avril). Il a quitté Aline évanouie et Mme de Blamont à Vertfeuille, il traverse la forêt à pied avec le dessein de gagner Orléans. La nuit tombe, il s’arrête sous un chêne, s’endort et fait un cauchemar.
« un fantôme effroyable apparut aussitôt à mes sens enchaînés… Je le vois encore… J’écris que je rêvais… mais je n’oserais pas l’affirmer… l’impression fur trop vive… Non, mon ami, je ne rêvais pas… Je l’ai vu ce fantôme… il était vêtu de noir… il avait une figure que je peindrais sans doute… il avait celle du père d’Aline… il tenait à la main… pardonne mon désordre… il tenait par les cheveux la tête de cette fille chérie… il la secouait sur mon sein… il mêlait les flots de sang qui en découlaient à ceux qui jaillissaient de mes blessures rouvertes… et il me disait, en m’offrant cet horrible spectacle… oui, mon ami, il me le disait… ses paroles ont frappé mon oreille, je ne dormais point… il me disait, le cruel : Voilà celle que tu veux épouser… frémis, tu ne la reverras plus. J’ai jeté mes bras vers ce fantôme, j’ai voulu lui ravir cette tête précieuse et la porter sanglante sur mes lèvres, mais je n’ai pu saisir qu’une ombre : tout a disparu dans l’instant, il n’est plus resté de réel que la terreur et le désespoir. » (Pléiade, p. 1045-6)
A la lettre LXVII, Julie racontera à Déterville comment elle a trouvé sa maîtrese Aline étendue morte (p. 1092)
1. Légende sous la gravure : « Voila celle que tu veux épouser frémis. tu ne la verras plus. »
Ajouté au crayon : « P. 221 ». Placé en frontispice de la VIIIe partie.
Informations techniques
Notice #009641