Publié clandestinement, le roman libertin est le lieu de toutes les transgressions. Parmi elles, l'image : disposant les corps dans un espace livré au regard du spectateur, l'illustration libertine ne donne pas seulement accès à ce que nous ne devrions pas voir ; elle représente la transgression de cet interdit. Il y a donc, dans l'image, une double tendance : l'exhibition crue des sexes et des postures ; l'interposition d'obstacles à cette exhibition.
Les quatre éditions de l'Histoire de dom B*** conservées dans l'Enfer de la Bibliothèque nationale de France :
- L'édition originale de 1741 comporte 18 gravures dont deux qui se déplient en page double.
- L'édition de 1748 comporte 21 gravures, le plus souvent des copies inversées de celles de 1741.
- L'édition de 1777 ne comporte, dans l'exemplaire de la Bnf, que 9 gravures, de facture plus grossière.
- L'édition de 1786-1787, sous le titre de Mémoires de Saturnin, datée 1786-1787, propose 25 gravures.
Les romans de Sade :
- Aline et Valcour, Paris, Veuve Girouard, 1795
- La philosophie dans le boudoir, Londres, 1795
- La Nouvelle Justine, en Hollande, 1797 (en fait 1799)
- L'Histoire de Juliette, en Hollande, 1797 (en fait 1801)
Thérèse philosophe, de Boyer d'Argens :
- les trois gravures de l'édition de 1748
- les 27 gravures d'une édition sans lieu ni date, probablement de 1780
- les 40 gravures de l'édition de Londres, 1782
La Fille de joie, ou les mémoires de Miss Fanny, de John Cleland, Paris, Mme Gourdan, 1786
De Nicolas Chorier, L'Académie des dames, publiée anonymement en 1680, on trouve sur Utpictura18 une édition qui date probablement des années 1780.
Aux sources de l'illustration libertine, les Postures de l'Arétin furent malheureusement immédiatement détruites. L'histoire de cette série est racontée en tête du Recueil de postures érotiques reconstitué en 1798 d'après Augustin Carrache. On peut consulter également une série proche d'elles, les Lascivie d'Augustin Carrache.