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Recherche infructueuse

Claude castré par Clairwil (Juliette, III, fig. 23)

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Date :
Entre 1797 et 1801
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 2507 (7)

Analyse

Juliette et Clairwil vont pendant le Carême à la rencontre d'un moine, Claude, que Clairwil convoite. Elles se confessent toutes les deux dans le but de le séduire. L'opération réussit et le moine libertin se livre au plaisir. Un peu plus tard, Clairwil, qui déteste les hommes, lui propose de venir seul chez elle. Le jour arrive et de nombreuses femmes présentes entourent Claude jusqu'à ce que son sexe soit « dans la plus grande érection » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 594). Le piège de Clairwil se referme alors : Claude est fermement tenu et une femme lui tranche le pénis à l’aide d’un couteau.

C'est ce qui se passe sur la gravure. Chaque membre du moine est maintenu pendant qu'une femme brandit son sexe comme un trophée. La tapisserie au-dessus de la porte représente en écho une coupe. Ce sexe a d'ailleurs pour particularité d'avoir trois testicules. Le moine, encore en habit religieux, est sur un fauteuil, et un flot de sang coule à la place de son sexe devenu semblable à un sexe féminin.

En face de ce premier tableau se trouve Clairwil, qui regarde avec plaisir le sexe brandi, caressée par ses autres compagnes dont Juliette. Les deux groupes sont positionnés en miroir : d’un côté les quatre femmes à gauche sont « inondé[es] de foutre » (ibid.), de l’autre elles voient couler du sang ; d’un côté les personnages sont nus, de l’autre les personnages sont habillés ; et d’un côté le personnage central est une femme célébrée, de l’autre, c'est un homme humilié, qui de surcroît perd son phallus symbole de puissance à l’avantage des femmes qui s’emparent symboliquement du pouvoir. Pour immortaliser ce souvenir, Clairwil se composera, à partir de ce sexe tranché, « le plus singulier et le plus beau godmiché qu'on ait vu de la vie » (ibid.).

La décoration rococo de la salle, avec sa niche au plafond en coquille, paraît quant à elle assez luxueuse. La niche puis les lambris divisent le fond de la scène en trois panneaux, à la manière d'un triptyque : de droite à gauche, on passe de Claude castré, à son sexe brandi, à Clairwill jouissant, selon une composition en triptyque qui évoque (ou parodie) celle des retables.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VII. », à droite « P. 101. »

Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)

Informations techniques

Notice #013026

Image HD

Identifiant historique :
B2345
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)