Moldane tue sa femme (Nlle Justine, 1799, ch11, fig20)
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Analyse
Jérôme, un des moines de Sainte-Marie-Des-Bois, raconte son histoire. N’ayant pas réussi à faire punir Sulpice et Joséphine, les enfants qu’il a séduits, par leur père Moldane, qui s'avère être lui-même libertin, Jérôme invite leur dévote mère à assister aux ébats de la famille, par un trou qu’il a aménagé dans la cloison de sa chambre. Mais la mère, timorée, s’avère incapable de représailles sur ce qu'elle voit. Le bruit qu’elle fait, et la délation de Jérôme, attirent l’attention de Moldane qui, dans un élan de fureur mi érotique, mi vengeresse, brise la cloison, attrape sa femme qui se trouvait derrière, la tire malgré elle dans la chambre et la poignarde devant leurs enfants. Le meurtre de l'épouse par l'époux est offert en spectacle aux deux enfants à droite, qui esquissent un mouvement de recul horrifié, vers l'alcôve aux rideaux ouverts. Jérôme est représenté à gauche, en embrayeur visuel de la scène, l’équivalent de la position du narrateur dans le récit, d'où sa position en pleine lumière et sa tenue habillée (en redingote et bottes) qui contraste avec le débraillé libertin de Moldane. Au fond, la servante Victoire horrifiée quitte la chambre en levant les bras au ciel, ce qui fait écho aux bras levés de la mère prise sur le fait. Les deux enfants réagissent différemment : Sulpice se détourne et porte son bras sur son visage, pour ne pas voir ; Joséphine au contraire regarde sa mère se faire tuer.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. II. », à droite « P. 311. »
3. On retrouve le narrateur spectateur au premier plan dans d’autres gravures comme celle des robes à l’envers dans Les Bijoux indiscrets.
Informations techniques
Notice #001654