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Recherche infructueuse

La lancette de Gernande (Nlle Justine, 1799, ch14, fig27)

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Date :
Entre 1797 et 1799
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 2507 (3)

Analyse

Chez Gernande, une scène d'orgie se forme avec Bressac, son neveu, et le couple d'Esterval, ses cousins. Sa femme, qu'il saigne régulièrement, s'est rétablie de sa dernière saignée et est intégrée à la scène. L'appartement, très luxueux, met à disposition des canapés et des fauteuils, dont se servent les libertins pour former leurs tableaux orgiaques.
Gernande, détestant les sexes féminins, veut la piquer à cet endroit : il « se précipite comme un furieux sur sa victime, la pique sur le ventre et sur la motte, en sept ou huit endroit différents » (p. 872). Une vieille l'aide et écarte les cuisses de sa femme pour que son sexe soit bien visible. Gernande est entouré de trois jeunes garçons, l'un entre ses jambes, le second devant son sexe, le troisième devant sa bouche, formant une pyramide devant le fauteuil où se tiennent la femme de Gernande allongée (dont l'équilibre de dos sur un accoudoir du fauteuil n'est guère vraisemblable !), Dorothée debout au-dessus d'elle, et, portée par Dorothée, Justine, le visage tourné vers le fond de la pièce, comme voulant s'échapper de ce lieu. S'imbriquant visuellement, ces deux groupes forment la pyramide tout en s'opposant. Ils se tournent le dos, et le groupe de droite est masculin quand le groupe de gauche est féminin. Il n'y a aucun lien sexuel entre ces deux groupes, si ce n'est le giton au sommet de la pyramide qui semble manier les fesses de Justine, dans son dos. Mais c'est véritablement la lancette de Gernande, qui prend précisément la forme des sexes masculins qui ponctuent la scène, qui effectue cette liaison. Cette lancette tient lieu de pénis quand la pyramide qui apparaît tient lieu de groupe pictural. Si le fauteuil désigne généralement l'emplacement depuis lequel l'observateur central commande et coordonne l'orgie, il sert ici à étendre le corps de la victime principale de la scène, à savoir la femme de Gernande. Gernande, non pas sur le fauteuil mais devant lui, coordonne la pyramide d'en bas : par son geste, il relie les deux groupes et forme la pyramide.
La pyramide est encadrée par Bressac d'un côté et d'Esterval de l'autre, qui entreprennent chacun un garçon. Cette disposition rappelle celle des retables en triptyques, et confère à la gravure un caractère blasphématoire.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. III. », à droite « P. 248. »

Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)

Informations techniques

Notice #001665

Image HD

Identifiant historique :
A0984
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)