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Recherche infructueuse

Justine saignée chez Gernande (Nlle Justine, 1799, ch13, fig26)

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Date :
Entre 1797 et 1799
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 2507 (3)

Analyse

Bressac étant arrivé dans la maison du couple d’Esterval, il les a emmenés avec Justine chez son oncle Gernande. Les d'Esterval se révèlent être eux aussi liés à Gernande : « Ce sont mes cousins, dit Gernande : je ne les ai jamais vus » (p. 847). Ce libertin a pour passion de faire couler le sang de ses victimes, notamment celui de sa femme, qui doit se reposer quelques jours entre chaque orgie pour se refaire une santé : « Je saigne » (p. 851) résume-t-il à Dorothée, la femme de d'Esterval. Il confie à Justine un poste de servante auprès de sa femme avant d'organiser une scène orgiaque avec ses cousins et son neveu.
Sur la gravure au fond à gauche, de droite à gauche, Dorothée se fait prendre par son mari lui-même pris par Bressac, et « deux Ganymèdes les entourent », représentés l'un de face à droite, l'autre de dos à gauche. Ce groupe constitue le premier tableau donné à voir à Gernande, assis sur un fauteuil au premier plan à droite, suçant Zéphyre et sucé par Narcisse, deux autres jeunes garçons dont il est le maître.

D'Esterval et Bressac sont représentés sur le même plan que Dorothée. Mais à droite, un second tableau est offert au regard de Gernande : Justine saignée, « les bras soutenus par deux rubans noirs attachés au plafond » (p. 854) et habillée par des « mouchoirs triangulaires, renoués sur les reins » (p. 852) pour ne pas dégoûter par la vue de son sexe Gernande et les libertins qui en ont horreur. Elle porte un regard plaintif et implorant vers Gernande qui ne s'en soucie aucunement.

La disposition de la gravure tient au fait que Gernande, assis sur son fauteuil en position de spectateur face à ces deux tableaux, ne voit rien : Zéphyre lui masque le spectacle de tout son corps. Bressac et d'Esterval semblent regarder en direction de Justine et, dans le prolongement, de Gernande. Ce sont eux qui véritablement profitent de deux tableaux : Justine saignée et les ébats de Gernande, sans doute plus de leur goût.

Justine perdant son sang, attachée, et les deux bras écartés, peut rappeler les représentations de martyres chrétiens, voire du Christ crucifié. Face à Gernande qui ne le regarde pas, c'est un polyptyque blasphématoire qui lui est exposé.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. III. », à droite « P. 216. »

Objets :
Vêtements en tas
Fenêtre
Chapeau au sol
Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)

Informations techniques

Notice #001664

Image HD

Identifiant historique :
A0983
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)