Verneuil et Dorothée chez Gernande (Nlle Justine, 1799, ch15, fig28)
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Analyse
Chez Gernande, un entre-soi libertin et familial se forme : Bressac, neveu de Gernande, les d'Esterval, cousins de Gernande, Verneuil, frère de Gernande, et Victor, fils de Verneuil, le composent. La fraternité universelle des libertins, qui revient souvent chez Sade, est ici incarnée par les liens familiaux fortuits de cette assemblée de bourreaux. Pour fêter son arrivée chez son frère, Verneuil, debout à droite sur l'estampe, a flagellé les fesses de Justine et de la femme de Gernande : celle-ci, « affaiblie de ses trois saignées du matin, chancelle, perd connaissance, tombe en entraînant Justine avec elle ; et les voilà toutes deux à terre, nageant dans les flots du sang que leur bourreau vient de faire jaillir. » L'estampe les représente au premier plan à gauche. En tant que victimes, elles sont positionnées à genoux, soumises au reste des individus. Appuyée sur elles, Dorothée moleste leurs fesses, elle-même prise par Verneuil. Deux gitons accompagnent l'orgie : l'un derrière Verneuil lui carresse les fesses, l'autre devant Dorothée cherche à atteindre son sexe.
La disposition générale du groupe forme une pyramide avec tout en bas les victimes, à genoux dans leur sang, offertes aux libertins ; un peu plus haut Dorothée abaissée ; et au sommet Verneuil, debout, profitant de sa position dominante. La décharge des libertins dans le texte contraste avec la décharge émotive des victimes dans leur sang : « tous deux déchargent pendant que les victimes pleurent » (p. 898).
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. III. », à droite « P. 300. »
Informations techniques
Notice #001666