Créuse supplie Énée de ne pas aller au combat (Énéide 2, Vaticanus Vat.Lat.3225, f22)
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Analyse
Le texte est très abîmé, mais on lit immédiatement sous l’image la fin du vers suivant :
« Ecce autem complexa pedes in limine conjunx… » (II, 673-678)
L’image se lit de droite à gauche. A droite, Créuse embrasse les genoux d’Énée en armes, le suppliant de ne pas partir à un combat perdu d’avance. Au centre le petit Ascagne, dont la chevelure a pris feu, est entouré de deux serviteurs qui s'efforcent d'éteindre la flamme avec des amphores d'eau. A gauche, Anchise lève les bras en signe de prière face à ce prodige.
On retrouve ici la structure tripartite de l'image, caractéristique de ce manuscrit, le syntagme central étant lui-même composé de trois personnages. C'est parce que Créuse empêche Énée de partir qu'a lieu le prodige (S2>S1) ; c'est parce que le prodige a lieu qu'Anchise prie (S3>S2) ; c'est parce que la chevelure d'Ascagne s'enflamme que les deux esclaves lui versent de l'eau (S2ab>S2).
Plus précisément, l'enchaînement n'est pas causal mais prédicatif : S2 caractérise S1, le départ d'Énée ne peut être empêché par Créuse car il participe d'un dessein divin, que manifeste le prodige ; S3 caractérise S2, ce qui arrive à Ascagne n'est pas accidentel, c'est un prodige, que la prière d'Anchise authentifie ; enfin, S2ab spécifie S2 : les amphores versées indiquent que ce qui est représenté sur la tête d'Ascagne est du feu.
Ce type d'enchaînement est caractéristique d'un régime syntagmatique de l'image.
2. Folio 22 recto.
Informations techniques
Notice #018436