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Le lavement des pieds (version de San Moisè) - Tintoret

Date :
Entre 1590 et 1592
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
290x570 cm

Analyse

Comme dans le tableau de la Cène de San Stefano, la mise en scène est très théâtrale, avec son estrade à degrés, la gestuelle désordonnée des personnages, à laquelle ajoutent ici un rideau rouge et un public ! Trois notables, un clerc et deux laïcs, sont traités en donateurs, sagement à genoux à gauche de l’estrade, tandis qu’un homme, tout de rouge vêtu, leur explique avec de grands gestes la scène, qu’ils regardent avec dévotion.

Le Tintoret réussit à représenter les douze apôtres sur l’estrade et sur les marches qui y accèdent. Comme dans ses interprétations précédentes du Lavement des pieds, il décentre à droite le groupe formé par le Christ lavant les pieds de Pierre. Mais il le place cette fois au sommet de l’estrade. Leur dialogue ne se fait pas face à face : Jésus se retourne pour que tous entendent. Le Tintoret s'est efforcé de représenter la variété des réactions des apôtres aux paroles du maître. A droite, l’un se prépare au bain, d’autres tendent la main, se dressent, se penchent, un autre se frappe la poitrine … tous semblent acquiescer, dans un joyeux brouhaha. Cependant tout en haut, au centre du tableau, juste à gauche du lavement des pieds de Pierre, une vive altercation éclate entre un apôtre,  à genoux vêtu de rouge, et un autre grand et blond, qui le tance en tendant le bras vers lui : c'est peut-être Jean et Judas.

Le Lavement des pieds précède la dernière Cène, et au fond à gauche le repas se prépare. Sous un vaisselier, deux femmes tendent une nappe blanche sur une grande table.

La partie la plus à gauche est plus difficile à comprendre. Une sorte de grande pièce s’ouvre avec deux personnes et une table, peut-être une salle annexe. Mais l’ouverture est surmontée d’une grande toile peinte, qui représente Jésus à Gethsémani, seul face à l’ange de Dieu. La mise en abyme de la future solitude et de l’abandon de Jésus à Gethsémani, dans cette scène du Lavement des pieds qui célèbre au contraire la fraternité des apôtres, invite à la méditation sur la Passion. Et c’est sans doute cela, que le guide explique aux donateurs peints sur la toile comme au public, à nous qui sommes placés devant elle.

Cet effet de mise en abyme du récit évangélique n'est pas nouveau : Tintoret évoque, au fond à gauche, la prière sur le Mont des oliviers, de la même manière que, dans le Lavement des pieds du Prado, il évoquait la Cène au fond à droite.

Annotations :

2. Chapelle du Très-Saint Sacrement.
La toile n'est pas mentionnée par Sansovino (1581), ni par Borghini (1584), elle est donc postérieure à 1584.
La toile est en mauvais état. Elle a fait l'objet d'une restauration en 1967 qui l'a nettoyée de son vernis. Elle demanderait une nouvelle restauration.

3. Le Tintoret pour ce Lavement des pieds a repris la composition de sa Cène de l'église Santo Stefano.

Objets :
Mise en abyme de la représentation
Tableau sur le mur
Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #019748

Image HD

Traitement de l'image :
Image optimisée par Esrgan