Songe de Jacob (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré

Jacob doit fuir la colère de son frère Esaü, dont il a usurpé par ruse le droit d'aînesse. Il quitte Canaan pour Harân, une terre où Abraham avait vécu autrefois (Genèse 11, 31). Jacob, fatigué, se couche sur la terre, la tête appuyée sur une pierre. Il reste habillé de sa tunique à capuche et n’a pas même quitté son bâton.

Il arriva d'aventure en un certain lieu et il y passa la nuit, car le soleil s'était couché. Il prit une des pierres du lieu, la mit sous sa tête et dormit en ce lieu. Il eut un songe : Voilà qu'une échelle était dressée sur la terre et que son sommet atteignait le ciel, et des anges de Dieu y montaient et descendaient ! Voilà que Yahvé se tenait devant lui et dit : Je suis Yahvé, le Dieu d'Abraham ton ancêtre et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donne à toi et à ta descendance. Ta descendance deviendra nombreuse comme la poussière du sol, tu déborderas à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi, et tous les clans de la terre se béniront par toi et par ta descendance. Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et te ramènerai en ce pays, car je ne t'abandonnerai pas tant que je n'aie accompli ce que je t'ai promis. La terre sur laquelle tu es couché, je la donne à toi et à ta descendance. (Genèse 28, 11)

Jacob endormi voit en songe un escalier qui monte jusqu’au Ciel, où Dieu est assis sur son trône de gloire. Les anges, figures féminines et gracieuses, sont debout sur les côtés et forment une foule assez désordonnée. Ils ne prêtent pas attention à Jacob, mais forment une haie d’honneur sur le chemin de Dieu.

Gustave Doré s’est inspiré une nouvelle fois d'Otto Delitsch, qui lui-même reprend, en multipliant les marches et les anges, la composition imaginée par Raphaël pour les loges du Vatican.

Par le songe qu'il envoie à Jacob, Dieu confirme la bénédiction qu’Isaac lui a donnée au détriment d'Esaü.