Émilie tire le voile noir (Mystères d'Udolphe, Maradan, 1798)
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Analyse
La scène illustrée se situe à la fin du deuxième tome. Le sombre Montoni, déçu dans ses aspirations à Venise, a fui la ville, emmenant avec lui sa femme et sa nièce, Émilie, dans le ténébreux château d'Udolphe. Dans un silence insoutenable, ils font tous ensemble la route vers les Apennins, où se trouve le château. Ils arrivent de nuit, ce qui n'est pas sans effrayer les deux pauvres femmes. Au moment de se séparer pour aller dormir, Annette, la femme de chambre, est chargée de conduire Émilie jusqu'à sa chambre. Mais le château est tellement grand et sombre qu'elles finissent par se perdre. Elles arrivent alors dans une salle remplie de tableaux. L'un d'eux, recouvert d'un voile noir mystérieux, attise la curiosité d’Émilie. Cela effraie Annette qui « s'enfuit précipitamment » de cette salle (Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe t. II, Paris, Maradan, 1798, p. 199).
C'est le moment choisi pour l'illustration. Émilie commence à lever le voile du tableau tandis qu'Annette, la seule à posséder une faible source de lumière pour se repérer dans cette obscurité totale, veut fuir le lieu effrayant dans lequel elles sont. L’image permet de légèrement voir ce que cache le voile : c'est quelque chose qui cause la terreur d’Émilie tout au long du roman sans que le lecteur sache ce dont il s'agit. Le texte ménage le suspense jusqu'à la toute fin, où le lecteur apprend qu'il s'agissait non d'un tableau, mais d'une figure humaine dans un renfoncement qui avait déjà été « la proie des vers » (ibid. t. VI, p. 193). Mais l'impression d'horreur s'effondre quand le texte précise « que la figure était de cire » (ibid. p. 193).
1. Légende dans la cartouche : « Vous palissez Anette ? »
Informations techniques
Notice #023071