Histoire du 3e frère du barbier : le voleur et les aveugles (1001 nuits, éd. Salmon, 1825)
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Analyse
Il faut remarquer que le maître de la maison où mon frère avoit été si maltraité, étoit un voleur, homme naturellement adroit et malicieux. Il entendit par sa fenêtre ce que Bakbac avoit dit à ses camarades ; c’est pourquoi il descendit, les suivit et entra avec eux dans une méchante maison où logeoit mon frère. Les aveugles s’étant assis, Bakbac dit : « Frères, il faut, s’il vous plaît, fermer la porte, et prendre garde s’il n’y a pas ici quelqu’étranger avec nous. » À ces paroles, le voleur fut fort embarrassé ; mais apercevant une corde qui se trouva par hasard attachée au plancher, il s’y prit et se soutint en l’air, pendant que les aveugles fermèrent la porte, et firent le tour de la chambre en tâtant partout avec leurs bâtons. Lorsque cela fut fait, et qu’ils eurent repris leur place, il quitta la corde et alla s’asseoir doucement près de mon frère, qui, se croyant seul avec les aveugles, leur dit : « Frères, comme vous m’avez fait dépositaire de l’argent que nous recevons depuis long-temps tous trois, je veux vous faire voir que je ne suis pas indigne de la confiance que vous avez en moi. La dernière fois que nous comptâmes, vous savez que nous avions dix mille dragmes, et que nous les mîmes en dix sacs : je vais vous montrer que je n’y ai pas touché. »
1. Légende dans le cartouche sous la gravure : « Le voleur appercevant une corde qui se trouva attachée au plancher, il s'en saisit et se soutint en l'air. »
Informations techniques
Notice #023208