Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Saint Grégoire pape - Vien

Série de l'image :

Notice précédente Notice n°11 sur 103 Notice suivante

Date :
1767
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
251x182
Lieu de conservation :
inv. 553

Analyse

Saint Grégoire, écrivant les commentaires d’Ezechiel, reçoit la visite de la colombe du saint Esprit.

Livret du Salon de 1767 :

« S. Grégoire, Pape.
Ce Tableau, d’environ 9 pieds de haut, sur 5 pieds de large, doit être placé dans la Sacrisite de l’Eglise S. Louis à Versailles. »

Mercure de France, octobre 1767, p. 164 :

« Un tableau de Saint GrĂ©goire, destinĂ© pour la sacristie de l’église Saint Louis, Ă  Versailles, doit avoir place au rang des sages productions de M. Vien. Le Saint Pontife offre de la noblesse dans son maintien, de la dignitĂ© dans son caractère de tĂŞte, & beaucoup d’art dans la manière dont ses riches vĂŞtemens sont traitĂ©s. On reconnoĂ®t, dans cet ouvrage, l’auteur de Saint Denis prĂŞchant. Â»

Commentaire de Diderot :

«  Saint GrĂ©goire pape
Tableau d’environ neuf pieds de haut, sur cinq pieds de large. Pour la sacristie de Saint-Louis à Versailles.
Supposez, mon ami, devant ce tableau un artiste, et un homme de goût. Le beau tableau ! dira le peintre. La pauvre chose ! dira le littérateur. Et ils auront raison tous les deux.
Le saint Grégoire est l’unique figure. Il est assis dans son fauteuil, vêtu des habits pontificaux ; la tiare sur la tête ; la chasuble sur le surplis. Il a devant lui un bureau soutenu par un ange de bronze. Il y a sur cette table, plume, encre, papier, livres. On le voit de profil. Il a le visage tranquille et tourné vers une gloire qui éclaire l’angle supérieur gauche de la toile. Il y a dans cette gloire dont la lumière tombe sur le saint, quelques têtes de chérubins.
Il est certain que la figure est on ne peut plus naturelle et simple de position et d’expression, cependant un peu fade  ; qu’il règne dans cette composition un calme qui plaĂ®t  ; que cette main droite est bien dessinĂ©e, bien de chair, du ton de couleur le plus vrai et sort du tableau  ; et que, sans cette chape qui est lourde  ; sans ce linge qui n’imite pas le linge, sous lequel le vent s’enfournerait inutilement pour le sĂ©parer du corps, qui n’a aucuns tons transparents, qui n’est pas soufflĂ©, comme il devrait l’être, et qu’on prendrait facilement pour une Ă©toffe blanche Ă©paisse ; sans tout ce vĂŞtement qui sent un peu le mannequin, celui qui s’en tient au technique et qui ne s’interroge pas sur le reste, peut ĂŞtre content. — Belle tĂŞte, belle pâte, beau dessin. Bureau soutenu par un chĂ©rubin de bronze bien imitĂ© et de bon goĂ»t. Tout le tableau bien coloriĂ©. — Oui, aussi bien qu’un artiste qui ne connaĂ®t pas les glacis. Une figure n’acquiert de la vigueur qu’autant qu’on la reprend, cherchant continĂ»ment Ă  l’approcher de nature  ; comme font Greuze et Chardin. — Mais c’est un travail long, et un dessinateur s’y rĂ©sout difficilement, parce que ce technique nuit Ă  la sĂ©vĂ©ritĂ© du dessin ; raison pour laquelle le dessin, la couleur, et le clair-obscur, vont rarement ensemble. Doyen est coloriste  ; mais il ignore les grands effets de lumière. Si son morceau avait ce mĂ©rite, ce serait un chef-d’œuvre. — Monsieur l’artiste, laissons Doyen. Nous en parlerons Ă  son tour. Venons Ă  ce Saint GrĂ©goire qui ne vous extasie que parce que vous n’avez pas vu un certain Saint Bruno de Rubens qui est en la possession de M Watelet. Mais moi, je l’ai vu ; et lorsque je regarde cette gloire dont la lumière Ă©claire le saint, ne puis-je pas vous demander  : Que fait cette figure  ? Quel est sur cette tĂŞte l’effet de la prĂ©sence divine  ? Nul. Ne regarde-t-elle pas l’Esprit-Saint, aussi froidement qu’une araignĂ©e suspendue Ă  l’angle de son oratoire  ? OĂą est la chaleur d’âme, l’élan, le transport, l’ivresse que l’esprit vivifiant doit produire  ? Un autre que moi ajoutera  : Pourquoi ces habits pontificaux  ? Le saint père est chez lui, dans son oratoire, tout me l’annonce. Il semble que la convenance du vĂŞtement et du lieu demandait un vĂŞtement domestique. Que sa mitre, sa crosse et sa croix fussent jetĂ©es dans un coin. A la bonne heure. Carle Vanloo s’est bien gardĂ© de commettre cette faute dans l’esquisse oĂą le mĂŞme saint dicte ses homĂ©lies Ă  son secrĂ©taire.
— Mais le tableau est pour une sacristie. — Mais lorsqu’on portera le tableau dans la sacristie, est-ce que le saint entrera tout seul ? est-ce que son oratoire restera Ă  la porte  ? » Le littĂ©rateur aura donc raison de dire : La pauvre chose ; et l’artiste : La belle chose que ce tableau ! Et ils auront donc raison tous les deux. » (CFL  VII  74-6, Ver IV 551-2)
   

Objets :
Livre
Colombe

Informations techniques

Notice #007025

Image HD

Identifiant historique :
A6344
Traitement de l'image :
Image web
Bibliographie :
Diderot, Salons de 1767-69, éd. Bukdahl, Delon, Lorenceau, Hermann, 1990
DPV XVI 115, note 145 et ill. n°12