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Résumé

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Références de l’article

Stéphane Lojkine, , mis en ligne le 14/04/2021, URL : https://utpictura18.univ-amu.fr/rubriques/numeros/diderot/peindre-scene-diderot-salon-annee-2022

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Ressources externes

Vue du Salon de 1767 - Gabriel de Saint-Aubin

Gabriel de Saint-Aubin, Vue du Salon de 1767

Présentation du cours

Après la déroute de l’aventure encyclopédique et son échec au théâtre, Diderot, sur la proposition de son ami Grimm, se lance dans la rédaction de comptes-rendus des Salons, les expositions que l’Académie royale de peinture, au dix-huitième siècle, organisait tous les deux ans au Salon carré du Louvre. Présentés comme des lettres familières écrites à Grimm, les Salonsde Diderot étaient diffusés dans la Correspondance littéraire, un journal manuscrit qu’il destinait à une poignée d’abonnés princiers des cours de l’Europe du nord et de l’est.

Diderot se prend au jeu et, des quelques pages du Salon de 1759, passe à des volumes en 1765 et en 1767. Pourtant, au départ, il sait très peu de choses sur la peinture, à laquelle il ne s’est intéressé que de fort loin dans l’Encyclopédie. C’est à partir de son expérience de théoricien du théâtre qu’il aborde la scène picturale, et c’est à l’efficacité dramatique de la composition qu’il est d’abord sensible. Mais la peinture résiste à une modélisation purement théâtrale : Diderot va découvrir progressivement ce qui, dans la peinture, résiste à la scène. Autour de cette résistance se dessine la voie diderotienne vers l’esthétique : une voie contradictoirement platonicienne et matérialiste, aux antipodes de l’esthétique kantienne.

Texte au programme

Diderot, Œuvres, tome IV « Esthétique - Théâtre », Laffont, Bouquins, 1996

Support de cours

Stéphane Lojkine, L’Œil révolté. Les Salons de Diderot, J. Chambon, 2007

Programme

Diderot au Salon : vérité, poésie, magie

Nom :
Diderot au Salon : vérité, poésie, magie
URL de Vidéo distante :

Du Salon du Louvre au Salon de Diderot

Définition, enjeux et problèmes de la description dans les Salons 

Composer la peinture : le choix de l'instant

  • L'article composition de l'Encyclopédie
  • Lépicié, Guillaume le Conquérant

Théâtralité de la peinture

  • La Médée de Vanloo

Dissémination de la scène : Vernet

Sujets de dissertation

Sujet n°1

« Peindre comme on parlait à Sparte » (p. 1035)

Sujet n°2

Dans La Société du spectacle, Guy Debord écrit, en 1992 :

« Le spectacle, comme organisation sociale présente de la paralysie de l’histoire et de la mémoire, de l’abandon de l’histoire qui s’érige sur la base du temps historique, est la fausse conscience du temps. » (n°158)

Pensez-vous que le rapport de Diderot à la scène picturale relève de cette fausse conscience du temps ? Vous étayerez votre réflexion sur des exemples précis empruntés aux Salons et le cas échéant au théâtre de Diderot.

Sujet n°3

Dans Le Spectateur émancipé, Jacques Rancière écrit :

« Ce que l’homme contemple dans le spectacle est l’activité qui lui a été dérobée, c’est sa propre essence, devenue étrangère, retournée contre lui, organisatrice d’un monde collectif dont la réalité est celle de cette dépossession. » (La Fabrique, 2008, p. 13)

Dans quelle mesure ces propos s’appliquent-ils à la relation que Diderot développe face à l’œuvre d’art dans les Salons ? Vous appuierez votre discussion de références précises au texte des Salons et aux œuvres que Diderot y décrit.

Sujet n°4

Expliquez et commentez ces propos de Diderot dans les Essais sur la peinture :

« Il s’agit vraiment bien de meubler sa toile de figures ! Il faut que ces figures s’y placent d’elles-mêmes, comme dans la nature. Il faut qu’elles concourent toutes à un effet commun, d’une manière forte, simple et claire ; sans quoi je dirai comme Fontenelle à la Sonate : “Figure, que me veux-tu ?” » (p. 500)

Sujet n°5

Dans La Tache aveugle, Jacqueline Lichtenstein écrit, à propos des relations entre peinture et sculpture au dix-huitième siècle :

« Voir, c’est désirer toucher. Mais le plaisir de voir demande que ce désir soit réfréné. Voir, c’est désirer s'approcher. Mais le plaisir de voir oblige à maintenir une distance. Surtout ne pas toucher. Ou toucher délicatement, toucher avec tact, c’est-à-dire du bout des yeux seulement, sans jamais entrer en contact. » (Jacqueline Lichtenstein, La tache aveugle. Essai sur les relations de la peinture et de la sculpture à l’âge moderne, Gallimard, Nrf Essais, 2003, chap. 2, p. 75)

Dans quelle mesure ces propos vous paraissent-il s’accorder avec l’expérience esthétique de Diderot dans les Salons ?

 

 

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