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Recherche infructueuse

Histoire de Séraphine : Siméon et le père Ives (Nlle Justine, 1799, ch18, fig34)

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Date :
Entre 1797 et 1799
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 2507 (4)

Analyse

Séraphine est la fausse mendiante qui a attiré Justine jusqu’à une trappe d’où celle-ci est tombée, pénétrant dans la caverne des brigands. Elle raconte son histoire.

Pauline est sa mère ; Siméon, l’amant de sa mère ; le père Ives, le supérieur du couvent où Siméon est moine ; Luce, la maîtresse du père Yves. Les deux moines ont chacun une servante, Martine et Léonarde. Les six personnages ont coutume de se réunir pour diverses scènes de libertinage. Un jour, le frère de Séraphine, de L'Aigle, l'invite à épier l’une de ces scènes : c'est celle qui est donnée à voir sur la gravure.

Martine, qui a tardé à se déshabiller, est punie par les deux moines. Les mains liées dans le dos, penchée sur les genoux du père Ives assis sur un fauteuil au premier plan à droite, elle se fait fouetter par Siméon : on le voit ici à l'œuvre, levant très haut un martinet avec son bras droit. Léonarde est sommée de s'occuper de l’« engin » de Siméon, tandis que Luce se place derrière lui, lui chatouillant le cul tout en regardant ailleurs. Au fond, la mère de Séraphine, Pauline, se fait « patiner » (p. 992) par le père Ives. Malgré l'hétérogénéité des positions et des attitudes prises par les individus, hommes ou femmes, c'est le fouet de Siméon levé pour frapper les fesses de Martine tenue par le père Ives qui constitue la pointe de la pyramide visuelle sur laquelle repose la composition de l'image et la coordination du groupe orgiaque.
Les personnages debout à gauche, avec le martinet brandi comme point culminant, contrastent d'autre part avec la position basse, sur la droite, du père Ives, assis, et de Martine, penchée. La scène orgiaque dessine ainsi un cône visuel, dont la tête de Martine est la pointe : un axe monte vers le fouet et le dessus-de-porte au fond, un autre, presque horizontal, est dessiné par les cuisses du père Ives, le genou de Léonarde et les pieds de Siméon et de Luce. Ce cône, parallèle au mur du fond, est perpendiculaire à la bergère sur laquelle le père Ives est assis et au mur à droite. La particularité de cette composition est que la tête de Martine fonctionne à la fois comme embrayeur visuel pour le lecteur, qui entre par elle dans la scène depuis son premier plan vers son fond, et comme pointe du cône visuel qui se déploie latéralement, selon le principe du quart de tour scénique : on entre face à l'image, mais dans l'image il faut mentalement pivoter d'un quart de tour vers la gauche (90°) pour se trouver dans l'axe de l'action.

La porte fermée au fond à gauche confine les individus et barre toute communication avec un extérieur.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. IV. », à droite « P. 134. »

Objets :
Sol quadrillé
Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)

Informations techniques

Notice #001672

Image HD

Identifiant historique :
A0991
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)