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Le déluge (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré

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Date :
Entre 1862 et 1865
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Gravure sur bois debout
Sujet de l'image :
SMITH LESOUEF R-6283
Œuvre signée
Légende

Analyse

Le déluge est une destruction de l’humanité.

Yahvé vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. Yahvé se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre et il s'affligea dans son cœur. Et Yahvé dit : Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j'ai créés — et avec les hommes, les bestiaux, les bestioles et les oiseaux du ciel —, car je me repens de les avoir faits. (Genèse 6, 5-7)

Les hommes et les femmes essaient d’échapper au flot qui se déverse vers eux, et va les noyer, ils forment deux pyramides, une lumière crue éclaire vivement la pyramide de gauche, alors que l’horizon est sombre et que face à l’agitation humaine, un gros bateau attend, c’est l’arche de Noé.

La pyramide de gauche retient plus particulièrement l’attention. Hommes femmes, enfants essaient de fuir les flots, en grimpant sur des rochers et un arbre gigantesque. Il est tout en haut, et les hommes sont nombreux à y avoir trouvé refuge, mais il se casse, les hommes essaient de se retenir aux branches, mais tombent vers les flots, où un monstre marin les avale.

Gustave Doré s'est inspiré de l’Hiver ou le Déluge de Poussin : on retrouve le flot central, les deux rochers où les hommes essaient de se sauver, et au fond, dans l’ombre, l’arche de Noé. Mais alors que Poussin garde une mise en scène bien ordonnée, on trouve ici une foule d’hommes et de femmes nus, en plein mouvement d’ascension et de chute, la source est cette fois la gravure du Déluge de la Pracht Bibel...   Doré  y a ajouté des animaux fantastiques et transformé l'arbre du fond en une véritable grappe humaine.

Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrivée, je l'ai décidé, car la terre est pleine de violence à cause des hommes et je vais les faire disparaître de la terre. (6, 13)

Mais la violence des hommes n’apparaît pas dans la gravure : aucun signe de haine, ni de lutte fratricide, nul n’écrase son voisin pour se sauver,  bien au contraire, les femmes tirent et protègent les enfants, des hommes en poussent d’autres pour les aider à grimper vers le haut. Dans chaque pyramide, le premier plan montre un homme qui essaie de sauver sa femme tout en tenant son enfant.  La violence est celle de Dieu. 

Enfin cette gravure renvoie à une vision de la préhistoire, telle qu’elle était imaginée à l’époque.  Le vivant y est reconnaissable, arbres, éléphant, hippopotame, serpent … mais tout y est démesuré.  Un hippopotame aux canines gigantesques trône au sommet du rocher, tandis que d’autres animaux se mêlent aux humains, les uns reconnaissables, les autres, monstres fabuleux dont les serpents sont les plus inquiétants, ce qui est logique dans le contexte biblique.

Annotations :

1. Signé en bas à gauche « G. Doré », à droite « PANNEMAKER ».

Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #020643

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)