On voudrait lire l'Histoire de ma vie comme une autobiographie. C'est pourtant aux antipodes des Confessions de Jean-Jacques Rousseau que Casanova a pensé et développé son projet autobiographique. Nulle rétrospection dans ce qu'il écrit, ou erratiquement, à la marge d'autre chose ; nul appel à un jugement public : Casanova se fait plaisir, il revit sa vie et il y improvise, invente au besoin, non pour se mettre en avant, c'est même tout le contraire. Le séducteur s'efface devant ses rencontres, entre dans le jeu du signifiant d'autrui, n'hésite pas à se montrer berné, jouisseur, inconséquent. Il ne se flagelle pas pour autant. Il retrouve le plaisir de la vie, en véritable autobiographe il écrit la vie.