Une Parisienne contrefait la morte (Heptaméron N60, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Un Parisien, faute de sâestre bien enquis de sa femme (quâil pensoit estre morte), combien quâelle feit bonne chere avec un chantre du Roy, espousa en secondes noces une autre femme quâil fut contraint laisser, aprĂšs en avoir eu plusieurs enfants et demeurĂ© ensemble xiiii ou xv ans, pour reprendre sa premiere femme. »
Une fois lâenterrement terminĂ© et le curĂ© parti, le chantre et la femme de chambre dĂ©terrent la dame :
« Le curĂ© demanda au chantre oĂč il voulloit quâelle fust enterrĂ©e, lequel luy dist quâelle avoit ordonnĂ© dâestre enterrĂ©e au cimetiere, et quâil seroit bon de la y porter la nuyct. Ainsy fut ensepvelye ceste pauvre malheureuse, par une chamberiere qui se gardoit bien de luy faire mal. Et, depuis ; avecq belles torches, fut portĂ©e jusques Ă la fosse que le chantre avoit faict faire. Et quant le corps passa devant celles qui avoient assistĂ© Ă la mectre en unction, elles saillirent toutes de leurs maisons et accompaignerent jusques Ă la terre ; et bientost la laisserent femmes et prebstres. Mais le chantre ne sâen alla pas, car incontinant quâil veid la compaignye ung peu loing, avec sa chamberiere desfouyrent sa fosse oĂč il avoit sâamye plus vive que jamais ; et lâenvoya secretement en sa maison, oĂč il la tint longuement cachĂ©e. »
2. 6e journée, 60e nouvelle.
Informations techniques
Notice #007689