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Résumé

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Références de l’article

Stéphane Lojkine, , mis en ligne le 14/04/2021, URL : https://utpictura18.univ-amu.fr/rubriques/archives/arioste/principales-editions-l-arioste

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Ressources externes

Éditions du vivant de l’Arioste, sans gravures

La première édition du Roland furieux (en quarante chants) est un volume in-quarto, publié à Ferrare, chez Giovanni Mazocco dal Bondeno, en avril 1516 (cote Bnf Res-yd-242).

La seconde édition, dont la langue est corrigée, « épurée », comporte toujours quarante chants. Elle est imprimée en 1521, toujours à Ferrare, chez Giovanni Battista da la Pigna.

La troisième édition, en quarante-six chants, est imprimée aux presses de Francesco Rosso da Valenza à Ferrare en 1532 (Impresso in Ferrara : per maestro Francesco Rosso da Valenza, a di primo d'ottobre 1532, Venise, Bibliothèque Marciana, cote SBN CFIE001473).

D’autres éditions paraissent entre ces dates, ou simultanément :

Ces rééditions témoignent du succès du livre. Si aucune édition illustrée du Roland furieux n’est parue du vivant de l’Arioste, c’est donc plus à la cherté, à la rareté, à la nouveauté du procédé qu’à l’absence de public pour une telle entreprise qu’il faut l’imputer.

Éditions illustrées du seizième siècle

1549

Les premières illustrations sont gravées sur bois. La plus ancienne édition que nous ayons rencontrée est l’édition de 1549 par Giolito de Ferrari, dont les petites gravures sur bois n’occupent que la moitié d’une page d’in-quarto (ces gravures sont reproduites dans l’édition Nucio d’Anvers, 1558). L’édition Valvassori de 1566 et l’édition Rampazetto de 1570 possèdent des gravures différentes, mais du même type, le plus ancien parmi les illustrations de l’Arioste.

1556

L’édition Valgrisi représente un second type et marque une révolution par rapport aux gravures du type précédent. La première édition Valgrisi date de 1556 (2 exemplaires à la Marciana ; les gravures reproduites dans Utpictura18 proviennent d’ une réédition de 1562 conservée à la Bnf). Il s’agit toujours de gravures sur bois, mais de grande taille cette fois, occupant la pleine page d’un volume in-quarto. La foule des personnages dessinés permet de représenter dans la même gravure plusieurs épisodes, voire tous les épisodes du chant qu’il s’agit d’illustrer. Les gravures de cette édition, qui ne sont pas signées, auraient été exécutées à partir de dessins de Dosso Dossi, un peintre que l’Arioste avait connu et fréquenté.

1584

Enfin l’édition Franceschi introduit une innovation technique très importante : les gravures y sont imprimées non plus sur bois, mais à partir de plaques de cuivre, plus résistantes et permettant un travail de détail plus fin. La page de titre de cette édition annonce le nom du graveur, Girolamo Porro, qui s’était fait connaître dans la gravure des cartes du livre de Tommaso Porcacchi consacré aux îles du monde entier ( L’isole piu famose del mondo descritte da Thomaso Porcacchi da Castiglione arretino e intagliate da Girolamo Porro padovano con l’aggiunta di molte isole .. - In Venetia : appresso Simon Galignani & Girolamo Porro, 1576). Les gravures de Girolamo Porro, très inspirées de celles de l’édition Valgrisi dont elles reprennent le format, introduisent notamment un traitement nouveau de la perspective et cherchent à rationaliser la disposition des personnages et des épisodes dans un espace de représentation qui tend à s’unifier.

Éditions illustrées du dix-huitième siècle

Après les illustrations chiches et les formats minuscules des éditions du dix-septième siècle, le dix-huitième siècle renoue avec les éditions somptueuses. Mais le style des gravures a complètement changé : il s’agit désormais de représenter une scène, et non la totalité d’un chant. La gravure est désormais presque systématiquement signée, parfois datée, parfois dotée d’un titre. Un groupe de trois éditions retient l’attention pour cette période : c’est d’abord l’édition Baskerville, publiée à Birmingham en 1773 et rééditée en 1775. Conformément à la tradition des éditions illustrées de l’Arioste, elle comporte une gravure par chant. Les principaux dessinateurs qui participèrent à l’élaboration de cette série sont Giovanni Battista Cipriani (14 dessins), Jean Michel Moreau le jeune (13 dessins) et Charles Eisen (6 dessins). L’édition Brunet, publiée à Paris en 1776 et l’édition Plassan, qui date de 1795, contiennent également cette série, à laquelle a été ajoutée une seconde série, entièrement dessinée par Cochin fils, de sorte que chaque chant contient deux illustrations : dans la plupart des cas, les dessinateurs ont choisi des scènes différentes ; parfois il s’agit de deux interprétations différentes d’une même scène. L’histoire de ces deux séries de gravures est compliquée, car elles n’ont pas été publiées en même temps que les textes dans lesquels nous les trouvons aujourd’hui reliées, comme l’attestent les dates parfois tardives mentionnées sur certaines d’entre elles (même si ces dates donnent une indication sur la gravure, et non sur le dessin préparatoire, parfois nettement antérieur). Il semble en tout état de cause qu’en 1776, lorsque le texte de l’édition Brunet paraît, la confection de la première série n’était pas terminée, et que celle de la seconde était commencée. Or c’est précisément en 1776 que paraît à Venise la luxueuse édition Zatta, illustrée d’après les dessins de Pietro Antonio Novelli.
   Birmingham, Paris, Venise : le rayonnement culturel de l’Arioste en Europe est alors à son apogée.

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