Enfant,
Tu vois sur la couverture de ce livre les fleurs et les fruits de la France.
Dans ce livre, tu apprendras l’histoire de la France.
Tu dois aimer la France, parce que la Nature l’a faite belle et parce que l’Histoire l’a faite grande.
(Ernest Lavisse, Histoire de France, cours moyen 1ère et 2e années, 1948 [1884])
Aux origines du « roman des origines »
Les historiens l’ont largement démontré : la mythification des racines putatives de la France s’avère très nettement antérieure à la cristallisation de ce que l’on appelle aujourd’hui le « roman national ». Dès le viie siècle, on adjuge en effet au royaume franc des Mérovingiens des origines troyennes prouvant sa supériorité sur l’Angleterre1 ; et tout le Moyen Âge durant, on continuera de produire ces grands récits monarchiques de la nation française démontrant à chacun la légitimité du pouvoir en place par l’exhibition de chaînes dynastiques entées dans l’Antiquité, ou dans de grandes figures mythiques comme celle du roi Pharamond. Il reste que ce récit troyen, encore défendu sans succès par quelques entreprises poético-historiographiques du xvie siècle, à l’instar de La Franciade de Ronsard (1562), verra bientôt s’imposer un récit concurrent, apparu dès les prémices de la Renaissance : celui des origines gauloises du peuple de France, plaidées par les humanistes, et définitivement validées par des Révolutionnaires désireux de se débarrasser d’une légende troyenne par trop aristocratique.
Car en 1789, le basculement du pays vers son régime républicain occasionne un tournant dans l’écriture du récit de la nation, qui fera du xixe siècle l’âge d’or de ce roman national capable de cristalliser une identité collective2. La démocratisation de la vie politique française, la fortune de l’imprimé (livre et presse), le développement de l’école, la défaite de 1870 puis la Grande Guerre devraient ainsi, chacun à sa manière, concourir à l’émergence d’un récit assez homogène, massivement diffusé. Ce dernier s’ordonnance autour d’événements fondateurs qui lui donnent sa dimension collective, mais aussi de quelques grandes figures permettant toutes les projections individuelles. Racialisé et historicisé à la fois (avec la fiction d’une histoire ininterrompue depuis l’Antiquité, présentée comme naturelle par des explications ethniques, géographiques et historiques3), il s’avère aussi politique et téléologique, puisqu’il vise à donner à la France une place de choix dans le métarécit du Progrès construit par la Modernité4 : c’est évidemment par ce biais qu’il légitimera l’entreprise coloniale. Dès le début du xixe siècle, quelques publications historiennes constituent ainsi les fers de lance de cette diffusion du roman national : celles de Lavisse, bien sûr, avec son petit manuel imprimé par milliers d’exemplaires à compter de 1884 ; ou, avant cela, celle d’Amédée Thierry, l’Histoire des Gaulois, succès éditorial oublié des années 1820 qui érigea Vercingétorix en héros national et fixa les grands traits de ce prétendu caractère gaulois dont Goscinny et Uderzo feraient leurs choux gras quelques décennies plus tard. En dépit des interprétations diverses auxquelles donna lieu ce grand roman au fil du temps et des sensibilités politiques, il ne connut ses premières fissures sérieuses qu’à partir des années 1930, lorsque les historiens de l’école des Annales en exhibèrent les erreurs factuelles et les grands biais, parmi lesquels la focalisation événementielle et biographique5. Cela, avant que dans une historiographie bien plus récente, divers pans de l’histoire de France occultés car peu glorieux ne fassent l’objet de l’attention soutenue des historiens, désormais fossoyeurs d’un très polémique « roman » national auquel beaucoup préfèrent l’idée de récit.
Un paradigme exclusivement narratif ? Le roman national et ses images
Car le roman national – son nom l’indique – est fondamentalement lié à un paradigme littéraire : celui d’une narration longue s’accommodant a minima de quelques biais fictionnels. Les parentés avec le genre romanesque sont nombreuses et bien identifiées. Dans le domaine narratif, d’abord, le roman national construit une histoire qui, non contente de configurer les faits historiques (sélection, organisation, sémantisation), recourt bien souvent à des outils de mise en intrigue6 assez proches de ceux du roman pour s’attirer l’intérêt du public. Sur le plan historique, ensuite, les liens avec le roman ne font plus guère de doute, que l’on pense aux romans prenant la nation pour personnage (L’Invasion d’Erckmann-Chatrian, 1862), ou à ceux qui devinrent « nationaux » parfois presque malgré eux, à l’instar de Notre-Dame de Paris ou des Misérables. Enfin, pour ce qui est de la fiction, la visée du roman national n’a dans l’ensemble que peu à voir avec l’établissement d’une vérité historique. Récit largement idéologique, il est entretenu par des superstructures étatiques7 (école, presse, commémorations, etc.) qui visent à l’imposer de manière hégémonique dans les imaginaires collectifs – d’où son goût pour les figures héroïques, qu’elles soient, on l’a vu, singulières (Vercingétorix, Charlemagne, Jeanne d’Arc) ou collectives (révolutionnaires, communards, morts de la Grande Guerre).
Mais il est un autre paradigme consubstantiel à la mise en œuvre de ce grand roman de la nation qui paraît avoir été moins interrogé que son fonds romanesque. C’est celui de l’image, qui, très fréquemment, ne manque pas d’accompagner le « roman » sur les supports qui l’accueillent :
Ce volume contient des récits qui encadrent des images. Les récits sont quelquefois des descriptions, et les images montrent les objets décrits ; plus souvent, ils sont des anecdotes, et les images montrent les actions racontées8.
Comme l’a bien montré le précieux ouvrage récemment publié par Margot Renard sur cette question9, un paradigme de la scène, du portrait, de l’instantané paraît bien souvent jouer avec et contre le paradigme narratif, parfois jusqu’à le concurrencer. Ce numéro de la revue Rubriques, sans bien sûr prétendre à quelque exhaustivité que ce soit dans l’appréhension de cette imagerie « nationale », se veut une invitation à poursuivre son exploration, en s’arrêtant sur quelques-uns des acteurs, des scènes ou des supports ayant engagé, à côté du roman, un recours soutenu à des images fixant durablement des scènes historiques remarquables. Car quel que soit le média envisagé, certains épisodes de l’histoire paraissent avoir été mis en valeur au nom de l’effet spectaculaire qu’ils provoquent dans l’imaginaire : l’impact de leur dimension visuelle doit frapper les mémoires, et rendre davantage accessible la succession des événements en recourant au modèle théâtral de la scène. Le baptême de Clovis, Jeanne d’Arc au bûcher, les adieux de Louis xvi à sa famille… divers grands moments historiques ont ainsi été synthétisés dans une scène capable de faire tableau pour les imaginaires. Et cette iconographie s’avère bien loin de se limiter aux images des manuels d’histoire : l’illustration romanesque (contemporaine ou postérieure ; directe ou liée à leur adaptation dramatique), le dessin, la caricature ou la photographie de presse, mais aussi la condensation dramatique permise par ce théâtre portant l’histoire de France à la scène ont produit toute une imagerie nationale, articulée à ces discours cherchant à en écrire le roman.
Présentation du numéro
Or, il reste beaucoup à écrire sur la manière dont cette très vaste iconographie s’articule aux textes constitutifs du roman national comme aux événements dont tous deux se font l’écho. Ce numéro de la revue Rubriques, adossée à la base de données iconographique Utpictura18, entend apporter sa contribution à cette entreprise, en faisant le pari de la pluridisciplinarité (études littéraires, arts de la scène, histoire et histoire de l’art, études médiatiques, didactique, etc.) pour aborder au fil d’un long xixe siècle (1789-1918) des supports iconographiques aussi variés que possible (manuels scolaires, pièces de théâtre, affiches, peinture d’histoire, jeux de société), en leur posant quelques-unes des grandes questions que soulève cette mise en image du roman national.
Parmi elles, celle de la stéréotypie figure en bonne place. Que l’on pense à des personnages (François 1er, Gavroche et les gamins de Paris, etc.), à des lieux (Notre-Dame, le Panthéon, etc.) ou à des événements (prise de la Bastille, abolition de l’esclavage, Restauration, etc.), diverses interrogations surgissent quant à la manière dont s’est cristallisée une imagerie dont certains objets furent érigés en véritables « lieux de mémoire » de la nation : celle de la place respective des invariants et des libertés interprétatives du créateur face à ces topoï figuratifs, par exemple – Nicolas Bianchi propose par exemple une étude de cas sur une caricature de presse militariste de la fin d’année 1918, en essayant de déterminer en quoi elle tenta de construire un roman national sur le vif et dans quelle mesure sa stéréotypie, susceptible de cacher une dynamique démobilisatoire balbutiante, autorise une lecture plus complexe que prévu ; celle, ensuite, des modalités concrètes de la cristallisation du stéréotype – modalités qu’étudie ici Laurent Zimmermann, en montrant comment la cigogne alsacienne se départit de sa symbolique de porte-bonheur pour venir progressivement « naturalis[er] l’appartenance de l’Alsace à la France » ; ou celle, enfin, des évolutions axiologiques qu’a supportées leur prise en charge iconographique au fil du temps (complexification, dégradation, disparition, etc.). Élise Meyer aborde un exemple frappant de ces évolutions dans son étude des images de la bataille de Valmy, qui retrace leur instrumentalisation progressive, depuis ses débuts, sous la IIIe République, jusqu’à leur résurgence en 14-18 et leur abandon postérieur.
Autre grande question liée à cette mise en image : celle de ses conditions de production, qui réunit l’évolution des techniques, la variété des supports, les circulations intermédiales, ou encore le cadre socio-économique dans lequel exercent les producteurs. La réflexion, en effet, ne se limite pas à la très classique question du glissement des données textuelles vers un support figuratif, mais engage bien des enjeux : comment faire coexister, dans l’instant de l’image, plusieurs moments historiques – comment condenser la linéarité discursive dans une construction visuelle évoquant brusquement toute une h(H)istoire ? Qu’est-ce que l’évolution des techniques (progrès de l’imprimerie, apparition de la photographie, etc.) a changé dans la construction par l’image d’un roman national ? Quelle influence purent avoir sur ce dernier les supports visuels considérés comme non artistiques (publicité, artisanat, carte postale, etc.) ? Qui sont les acteurs de cette mise en image du roman national (sociologie, ambitions, parcours, etc.) ? Plusieurs articles de ce numéro tentent d’apporter des réponses à ces vastes questions, parmi lesquels celui d’Hélène Valance, qui étudie comment le support – des jeux de société historiques, en l’espèce – put donner lieu à une paradoxale déconstruction (par le hasard et la liberté individuelle) de la fixité du roman national qu’il prétendait inculquer aux joueurs par ses images. Celui de Camille Page met également au jour une tension entre l’illustration du roman national et le support qu’elle s’était choisi : l’édition nationale des œuvres complètes de Victor Hugo, en l’occurrence, dont elle constate que les ambitions patriotiques entraient en conflit avec l’iconoclasme et les polémiques d’un homme-siècle qui était loin de se réduire à la figure lissée que voulait en retenir un certain républicanisme tardif. Tandis que celui que signe Charlotte de Waru nous emmène dans l’atelier d’un grand peintre d’Histoire aujourd’hui éclipsé, Auguste Vinchon, en retraçant sa carrière à travers l’étude des enjeux politiques et rhétoriques de ses principales productions.
Parmi les supports un peu oubliés de la mise en images du roman national, le théâtre figure également en bonne place (avec ses costumes, ses décors et sa capacité à faire scène) dans ce numéro, qui tente d’éclairer son rôle crucial dans la cristallisation d’une iconographie aux ambitions à la fois esthétiques et politiques. Le théâtre révolutionnaire déjà s’était emparé, à des fins pédagogiques, de sujets nationaux, comme en atteste le Charles IX de Marie-Joseph Chénier, qui entendait présenter aux spectateurs de 1789 des figures royales pour le moins détestables. Le théâtre du xixe siècle s’était par la suite donné pour mission – peut-être moins politique que poétique – de renouer avec un passé national : en témoigne l’appel de Stendhal, dans son Racine et Shakespeare, à une « tragédie nationale en prose10 », tournée contre les classiques et leurs sujets antiques. Cette matière puisée dans l’histoire nationale, et tout particulièrement dans celle de la Renaissance, offrait en outre aux dramaturges la possibilité de répondre aux attentes d’un public de plus en plus assoiffé de spectaculaire. C’est justement à la représentation scénique du règne des derniers Valois que s’intéresse Apolline Strèque, en interrogeant la double contrainte qui s’impose alors aux costumiers et aux décorateurs : si l’accès aux sources et aux archives historiques permet, voire impose, une fidélité à l’histoire, le goût du public, la nécessité de toucher son cœur et son imagination, entraînent également la nécessaire spectacularisation de cette même histoire. Dès lors, tout se passe comme si les visées poétiques et idéologiques du roman national appelaient inexorablement sa mise en images par des décors et des figures destinées à marquer les esprits, comme si un modèle spectaculaire, visuel, théâtral, condensant en un instant l’ensemble du récit, venait se greffer à la structure narrative du roman qui agrège toutes ces scènes. La tendance aux adaptations théâtrales des romans, a fortiori de romans historiques à sujets nationaux, pour lesquels le paradigme de la scène est peut-être encore plus prégnant, met en lumière la plasticité du roman national et sa capacité à passer d’un support à un autre. Nicolas Diassinous étudie ce phénomène de transposition à partir du roman Les Misérables, adapté en drame par Charles Hugo et Paul Meurice, et analyse, outre l’importance capitale de Victor Hugo et de son œuvre pour ce numéro, en écho à la contribution de Camille Page, l’intermédialité des œuvres mobilisant les grands récits collectifs et nationaux.
Enfin, bien sûr, l’un des enjeux de cette imagerie nationale tient dans la didactique, l’ambition d’instruire les lecteurs ou spectateurs, qui constituait fréquemment l’une de ses principales ambitions. Que l’on parle de grand public ou plus particulièrement de réception juvénile, il convient d’interroger la multitude d’ouvrages, d’illustrations de presse, de manuels scolaires ou de recueils pensés pour véhiculer un récit national édifiant dans son appréhension de l’histoire et de la géographie du pays (pensons à leur archétype : Le Tour de la France par deux enfants, publié en 1877 par Augustine Fouillée sous le pseudonyme de G. Bruno). En interrogeant la dimension didactique et technique, mais aussi les dimensions poétique, historique ou idéologique (sélection des épisodes et des personnages, représentation de l’altérité : Allemagne, Angleterre, Orient, etc.), il s’agit ainsi de prendre en charge ces entreprises éminemment politiques sous un jour qui n’est pas toujours le plus commenté : leur dimension visuelle. C’est ce à quoi s’attachent dans leur article Walter Badier et Yann Rigolet, qui interrogent les partis pris des illustrateurs (choix des acteurs et des événements, construction des images, etc.) dans une douzaine de manuels de l’école publique comme privée, pour ce qui touche à l’épisode – hautement chaotique et donc riche de potentialités – de l’installation de la république française, exemple qui constitue une tentative d’histoire immédiate au sein des premières de ces publications.
Invitation à questionner plus avant cette foisonnante mise en image du roman national, ce numéro de Rubriques aspire donc à fournir – dans son dialogue avec la base Utpictura – un matériau iconographique commenté permettant aux chercheurs, aux enseignants et à tous ceux qui pourraient y trouver quelque intérêt de nourrir une approche critique et nuancée de cette question du roman national. Parmi les questions qu’il laisse pour l’heure de côté mais qui mériteraient d’être approfondies, se trouve celle de l’illustration des contre-récits auxquels le roman national a donné lieu. Sur la période du long xixe siècle, en effet, face à la stabilisation de formes quasi-officielles de ce récit de la nation, émergent fréquemment des récits concurrents, en rupture avec les tendances de leur temps. Qu’ils soient anarchistes, royalistes, socialistes, pacifistes, anti-esclavagistes, réactionnaires ou encore féministes, ces contre-récits parviennent parfois à stabiliser un roman ou plus modestement à fournir au public une narration – là encore souvent imagée – capable de saper le grand roman de la nation. Appel à une approche comparatiste du sujet et à une redécouverte des corpus souvent marginaux que sont ces imageries dissonantes, cette perspective d’ouverture permettrait d’interroger des réinterprétations iconographiques transgressives ou ironiques (parfois tardives) du grand roman de la nation, des appropriations de ce roman par divers illustrateurs étrangers (la commune de Paris vue par l’Allemagne, Napoléon croqué par l’Espagne ou l’Italie, etc.), ou encore la production de récits autonomes contrariant l’image de la France que véhiculaient les discours les plus légitimes dans le champ. Gageons que les travaux des contributeurs de ce numéro de la revue Rubriques suscitent chez les lecteurs le désir de prolonger la réflexion et inspirent de futures recherches sur l’illustration des contre-récits.
Nicolas Bianchi & Nicolas Diassinous
Comité scientifique
Marie-Astrid Charlier, Université Paul-Valéry Montpellier 3, RIRRa21
Béatrice Laville, Université Bordeaux Montaigne, Plurielles
Margot Renard, Université de Gand, LARHRA-InTRu
Marie-Ève Thérenty, Université Paul-Valéry Montpellier 3, RIRRa21
Anne-Marie Thiesse, CNRS, Pays germaniques – Transferts culturels
Bertrand Tillier, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, CRHXIX
Sylvain Venayre, Université Grenoble-Alpes, LUHCIE
Bibliographie indicative
BEAUNE Colette, Naissance de la nation France, Paris, Gallimard, 1985.
CITRON Suzanne, Le Mythe national. L’histoire de France en question, Paris, Les Éditions ouvrières, 1987.
HOFMANNSTHAL Hugo von, Das Schrifttum als geistiger Raum der Nation (Le Livre comme instrument spirituel de la nation), discours du Grand auditorium de l’Université de Munich, 10 janvier 1927.
NORA Pierre, Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1984 (t. 1, « La République »), 1986 (t. 2, « La Nation »), 1992 (t. 3, « Les France »).
RENARD Margot, Aux origines du roman national. La construction d’un mythe par les images, de Vercingétorix aux Sans-culottes (1814-1848), Le Kremlin-Bicêtre, Mare & Martin, 2023.
REYNAUD-PALIGOT Carole (dir.), De l’identité nationale. Science, race et politique en Europe et aux États-Unis, xixe-xxe siècles, Paris, PUF, 2011.
THIESSE Anne-Marie, La Création des identités nationales, Paris, Le Seuil, 1999.
THIESSE Anne-Marie, La Fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique, Paris, Gallimard, « Bibliothèques des histoires », 2019.
VENAYRE Sylvain, Les Origines de la France. Quand les historiens racontaient la nation, Paris, Seuil, 2013.
YONNET Paul, Voyage au centre du malaise français. L'antiracisme et le roman national, Paris, Gallimard, 1993.
Notes
Voir par exemple L’Histoire des Francs de Frégédaire (660) ou le Livre de l’histoire des Francs, chronique médiévale anonyme datant de 727 environ, citées par Colette Beaune, Naissance de la nation France, Paris, Gallimard, 1985, p. 26.
Sur la construction historienne de ce récit, voir Sylvain Venayre, Les Origines de la France. Quand les historiens racontaient la nation, Paris, Seuil, 2013.
Voir l’ouvrage classique de Paule Petitier, La Géographie de Michelet. Territoires et modèles naturels dans les premières œuvres de Michelet, Paris, L’Harmattan, 1997.
Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne : rapport sur le savoir, Paris, Minuit, 1979, p. 7 sqq.
Bloch désigne ainsi comme un « satanique ennemi de la véritable histoire » ce « démon des origines » qui a hanté ses prédécesseurs. Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, Paris, Armand Colin, 2017, p. 30.
Raphaël Baroni, Les Rouages de l’intrigue. Les outils de la narratologie postclassique pour l’analyse des textes littéraires, Genève, Slatkine, 2017.
Ernest Lavisse, « Préface », Histoire de France. Cours élémentaire, Paris, Armand Colin, 1913, p. I.
Margot Renard, Aux origines du roman national. La construction d’un mythe par les images, de Vercingétorix aux Sans-culottes (1814-1848), Le Kremlin-Bicêtre, Mare & Martin, 2023.

4|2025 - sous la direction de Nicolas Diassinous et Nicolas Bianchi